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Leur société
Insécurité : C'est prouvé, la police pratique la chasse au faciès
Des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) viennent de publier une étude démontrant que la police emploie des techniques dite de « profilage racial » lors de ses contrôles. En clair, elle pratique la chasse au faciès. Ce n'est évidemment pas une grande découverte, mais cette étude veut en donner une démonstration scientifique.
525 contrôles d'identité ont ainsi été étudiés pendant des mois et sur cinq sites parisiens. Leurs conclusions : « Les pratiques policières sont fondées sur la couleur de la peau - et non pas sur le comportement des intéressés ». Sur les cinq sites, dans et autour de la gare du Nord et de la station Châtelet-Les Halles, les personnes perçues comme Arabes ont eu 7,8 fois plus de chance (ou plutôt de malchance) d'être contrôlées que celles perçues comme Blanches. Pour les Noirs, c'est seulement six fois plus. Mais à la station Châtelet, la probabilité d'être contrôlé pour les Noirs est de 11,5 fois celle des Blancs.
Au-delà de la couleur de peau, l'habillement est aussi déterminant pour les contrôles policiers. L'étude indique : « Bien que les personnes portant des vêtements aujourd'hui associés à différentes "cultures jeunes" (hip-hop, tecktonic, punk ou gothique, etc.) ne forment que 10 % de la population présente sur le site, elles constituent jusqu'à 47 % de ceux qui sont effectivement contrôlés ». On suppose qu'un jeune Noir habillé en rasta double ses « chances » de contrôle !
L'autre partie de cette étude consistait à interviewer les personnes concernées après le contrôle policier. Les chercheurs ont ainsi découvert que « près de la moitié des personnes interrogées ont indiqué être agacées ou en colère du fait du contrôle ». Les commentaires des intéressés allant de : « Pour les flics, derrière chaque casquette il y a un délinquant » à « c'est dégueulasse, les contrôles se font plutôt à la gueule ». Apparemment ceux-là n'ont pas eu besoin d'une longue recherche pour arriver à cette conclusion.
En tout cas, étant maintenant établi scientifiquement, on se demande ce que va faire le ministère de l'Intérieur : demander un autre comportement à sa police, ou bien... qu'on coupe les crédits du CNRS ?