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- Lutte ouvrière n°2137
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Leur société
Chômage partiel : Le patronat en redemande
Mercredi 8 juillet, le patronat et les syndicats (CFDT. CFTC. CFE/CGC et FO) se sont entendus sur un projet d'accord concernant entre autres le chômage partiel.
Le patronat a souhaité que les mesures prises soient appliquées dès la rentrée, ce qu'il devrait obtenir sans mal à entendre le conseiller social de l'Élysée, Raymond Soubie, qui estime que le projet est « un pas positif dans la bonne direction notamment pour les salariés en chômage partiel »...
Ainsi, dès septembre, le quota d'heures de chômage partiel auquel les entreprises ont droit sur une année passerait de 800 à 1 000 heures dans tous les secteurs alors qu'aujourd'hui ce quota de 1 000 heures n'existe que dans les secteurs de l'automobile, du textile, du cuir et de l'habillement. Les patrons pourront d'autant mieux utiliser le chômage partiel que le projet prévoit aussi de l'individualiser, terme « élégant » pour cacher le fait que le chômage sera imposé à chaque salarié « individuellement, par roulement » et plus, comme la loi le prévoit aujourd'hui, par « unité de travail ». Les patrons du commerce et de la grande distribution se sont félicités de cette mesure qui leur permettra de mettre au chômage partiel quelques salariés tout en gardant leurs magasins ouverts, ce qu'ils ne pouvaient pas faire auparavant.
Les syndicats signataires ont « justifié » leur accord à cause, disent-ils, des mesures qui permettraient « d'atténuer les effets de la crise économique sur les catégories de personnes les plus exposées ». Mais à y regarder de plus près ces mesurettes ne concerneront que 58 000 personnes en CRP (convention de reclassement personnalisé pour les salariés ayant plus de deux ans d'ancienneté dans des entreprises de moins de 1 000 personnes). Après leur licenciement, ils devraient toucher 80 % de leur salaire pendant un an contre 80 % pendant huit mois aujourd'hui. Et ensuite 70 % pendant les quatre mois suivants. Cette mesurette, quoique restreinte, devait être encore de trop pour le patronat et sa présidente Laurence Parisot, qui a refusé son extension aux salariés précaires licenciés, sous prétexte que cela entraînerait une « hécatombe de faillites des TPE et des PME ». Rien que cela !
L'extension du chômage partiel est un moyen pour les patrons d'ajuster leurs effectifs au plus près de leurs besoins en économisant sur les salaires, c'est-à-dire un moyen de flexibiliser l'emploi. De plus ce dispositif est largement financé par des fonds publics pour plus de la moitié des 75 % du salaire brut de base que doit toucher un salarié au chômage partiel.
Mais puisque c'est le patronat qui décide de mettre des travailleurs au chômage pour maintenir ses profits, ce devrait être à lui de financer la totalité de ce chômage en assurant les salaires à 100 %.