Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Non aux violences policières !16/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2137.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Non aux violences policières !

« Il avait trois fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée ». Il, Jérôme Gatti, un cameraman, avait juste eu le tort de se trouver face à un policier qui a tiré au flash-ball sur des jeunes à Montreuil le 8 juillet. Il a été évacué à l'Hôtel-Dieu où les médecins n'ont pu sauver son oeil. Son « délit » : il participait à une fête pour protester contre l'évacuation par la police le matin même d'une ancienne clinique transformée depuis six mois en salle de projection et espace de débat.

Ce n'est pas la première fois que le Flash-Ball fait des victimes. Utilisé par la police depuis 1995 et présenté par Nicolas Sarkozy comme une arme de défense censée seulement « impressionner » avec ses balles en caoutchouc, la liste des victimes est déjà longue. Cette soi-disant arme de défense peut en fait blesser grièvement surtout quand elle est utilisée à tir tendu sur le haut du corps.

Le soir du 13 juillet des affrontements ont de nouveau opposé des jeunes à la police qui a fait preuve d'une telle violence que la maire de Montreuil, Dominique Voynet a protesté au micro de France Info : « Je ne pense pas que la violence venait des manifestants mais bien des policiers »... dénonçant des scènes de matraquage qui se sont déroulées devant « des habitants de la ville stupéfaits, effarés ».

On n'avait bien sûr pas besoin des incidents de Montreuil pour savoir de quoi la police pouvait être capable. Les violences policières sont loin d'être des exceptions. Elles ne font que mettre en pratique une politique sécuritaire dont Nicolas Sarkozy s'était fait le défenseur avant même son élection.

Une enquête a été ouverte sur les événements. Il serait illusoire d'en attendre grand-chose. Un rapport d'Amnesty International d'avril 2009 dénonçait déjà le fait que les brutalités policières restent trop souvent impunies en France - « elles ne sont pas suivies d'enquêtes effectives » - et que leurs responsables sont « rarement traduits en justice ».

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