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- Lutte ouvrière n°2137
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Congo-Brazzaville : Fraude électorale et pillage par l'impérialisme français
Plusieurs des candidats de l'opposition ont dénoncé une abstention record et des fraudes lors des élections présidentielles du 12 juillet dernier dans l'ancienne colonie française du Congo-Brazzaville. « Des militaires ont voté plusieurs fois dans différents bureaux de vote » et des autorités locales ont distribué de l'argent « pour inciter la population à voter », ont dénoncé des candidats, adversaires du président sortant.
Une dictature sanglante
Le Congo-Brazzaville a connu trois guerres civiles au cours des années 1990, ayant pour enjeu le contrôle de la rente pétrolière. Paris reste le principal soutien de la dictature de Sassou N'guesso, revenu au pouvoir en 1997.
À l'époque, la compagnie pétrolière Elf Aquitaine et le gouvernement français avaient financé l'armement des milices de Sassou N'Guesso. L'objectif étant d'éviter que les puits de pétrole ne tombent sous le contrôle des compagnies pétrolières américaines, appelées par l'ancien président de la République, Pascal Lissouba. La compagnie pétrolière TotalFinaElf s'était vu accuser en 2001 de « crimes contre l'humanité » par un tribunal de Bruxelles, pour des massacres commis durant cette guerre civile avec l'aide d'armes qu'elle avait acheminées, mais elle ne fut pas condamnée !
Bien que le Congo, soit le quatrième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, 70 % de ses habitants continuent de survivre avec moins d'un euro par jour. À Brazzaville, les routes sont défoncées, l'électricité et l'eau manquent dans la plupart des quartiers. Malgré les promesses du président d'améliorer la gestion des revenus pétroliers, le pillage du pays continue au profit de l'entourage du dictateur mais surtout au profit des grandes entreprises multinationales françaises.
Le pillage de l'impérialisme français
Le pays est riche en matières premières qui excitent les convoitises des grands groupes français. Ils ont investi dans les secteurs forestier, industriel, commercial et surtout pétrolier. Bouygues, le Crédit Lyonnais, Vivendi, Suez, Pinault-Printemps-Redoute sont présents, tandis que Total extrait les deux tiers de la production pétrolière du pays. Le groupe Bolloré a obtenu il y a peu la concession du port congolais de Pointe-Noire.
En 2002, le gouvernement français n'avait pas ménagé ses efforts pour que Sassou soit élu, en lui apportant son soutien total, se rendant ainsi complice d'une fraude grossière.
En 2007, une première plainte avait été déposée par des ONG contre « les biens mal acquis » en France des dictateurs Bongo, N'Guesso et Obiang Mbasogo accusés d'avoir détourné pour leurs besoins personnels des fonds publics de leurs pays, la plainte s'était enlisée et l'affaire avait été classée sans suite.
Une nouvelle plainte a été déposée le 2 décembre dernier mais quelle chance a-t-elle d'aboutir alors que l'appel lancé par Sassou pour développer la présence d'entreprises françaises au Congo est en train de porter ses fruits ?