Lundi de Pentecôte travaillé : Encore raté!07/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1975.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lundi de Pentecôte travaillé : Encore raté!

Plus de la moitié des salariés ne sont pas allés travailler le lundi de Pentecôte, le 5juin.

La journée supplémentaire de travail, dite «de solidarité», a été instituée par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, après l'hécatombe de la canicule 2003. À l'époque, personne n'avait été dupe, chacun comprenant qu'il s'agissait d'une vaste escroquerie dont seuls les salariés seraient les victimes, puisque ni les revenus des professions indépendantes ou libérales ni les profits des actionnaires ne seraient ponctionnés. Quant aux patrons, par la voix du Medef, ils avaient annoncé que leur contribution ne pourrait être que «très inférieure au 0,5% théorique que représente une journée de travail sur un peu plus de 200 dans l'année». On se doutait bien aussi que l'argent extorqué ainsi ne contribuerait que peu à l'amélioration du sort des personnes âgées.

Le lundi de Pentecôte 2005 fut marqué par des mouvements de grève dans certains secteurs comme les transports en commun, et par une belle pagaille; celui de 2006 n'a pas eu plus de succès, un certain nombre de grandes entreprises ont pris les devants en le transformant en jour chômé pris sur les congés. D'autres ont travaillé, dans le désordre et la dispersion, les compagnies de transport, par exemple, n'ayant pas le droit de faire circuler leurs camions. Bref, encore une belle pagaille, et toujours aux dépens, en premier lieu, des salariés!

Quant aux fonds ainsi récoltés, ils ont servi en partie à d'autres dépenses; le président de l'Adehpa, association des directeurs de maisons de retraite, estime que, sur cette journée travaillée, «une demi-heure» serait consacrée à «augmenter le personnel dans les établissements et les services à domicile» aux personnes âgées.

Tout cet invraisemblable montage de la journée dite «de solidarité» n'a été mis en place que pour permettre à Raffarin de se livrer à un assaut de démagogie contre les salariés «qui ne travaillent pas assez». Il doit être purement et simplement supprimé. Quant au financement de l'aide aux personnes âgées, il est indispensable. Et il est absolument nécessaire, pour dégager ces fonds, de cesser les subventions au patronat.

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