Immigrés,demandeurs d’asile, sans domicile fixe : Le préfet du Loiret a encore fait du zèle07/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1975.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immigrés,demandeurs d’asile, sans domicile fixe : Le préfet du Loiret a encore fait du zèle

Le préfet du Loiret vient encore de faire parler de lui. Jusqu'à présent, ses services budgétaient 500 nuitées d'hôtel destinées à des personnes en difficultés: sans-domicile-fixe, familles immigrées en attente de régularisation ou demandeurs d'asile. À partir du 1erjuillet, ce budget est supprimé et ceux qui en bénéficiaient sont invités à se débrouiller pour trouver un hébergement.

Une autre directive émanant de la même préfecture prévoit également, dans la prévision des expulsions de familles immigrées à la fin de cette année scolaire, que des contrôles soient effectués dans les parties communes des hôtels hébergeant actuellement ces familles.

C'est le même préfet qui a signé, il y a peu de temps, l'ordre d'expulsion d'une Malienne, Mariam Sylla, et de ses deux enfants, une décision qui avait ému l'opinion et obligé Sarkozy à prononcer son annulation.

Le quotidien Libération a recueilli des témoignages parmi ceux qui sont visés par la nouvelle décision du préfet. Ici, c'est une famille algérienne dont le père est ingénieur automobile à la recherche d'un emploi, dont les deux enfants sont scolarisés dans une école proche de son hôtel. Là, une famille arménienne où seule la mère dispose d'une carte de résidence pour dix ans, tandis que le père a perdu son emploi parce que la préfecture ne lui a pas renouvelé ses deux récépissés de trois mois. Ils doivent survivre à trois avec un seul RMI, comment feront-ils s'ils doivent payer un loyer ou une chambre d'hôtel? Ailleurs, c'est une mère de deux enfants qui a fui l'Angola en guerre ou encore un couple venu de République démocratique du Congo, dont deux enfants jumeaux viennent de naître ici, mais que le père n'a pu reconnaître faute d'avoir des papiers en règle.

Toutes ces vies déjà difficiles vont le devenir encore plus, du fait de cette fermeté affichée, inspirée surtout par des calculs politiciens destinés à flatter les sentiments anti-immigrés de l'électorat réactionnaire.

D'autre part, SOS Racisme vient de dénoncer le rôle du préfet dans les décisions prises par l'OPAC d'Orléans, qui gère l'attribution des logements HLM. Cet office aurait une attitude discriminatoire contre les demandeurs de logement au titre du regroupement familial. Tout en niant le fait, l'OPAC a cependant admis que sa commission d'attribution ajourne toutes les demandes de ce type «depuis septembre 2001», tout en renvoyant la balle au préfet qui n'aurait pas pris de décision sur la manière d'appliquer dans son département une circulaire sur ce sujet. Les travailleurs immigrés qui souhaitent vivre avec leur famille n'ont qu'à patienter!

La mobilisation des associations contre l'expulsion de Mariam Sylla et de ses deux enfants avait pesé pour que cette décision soit annulée. Aussi, les associations de défense des sans-papiers et le réseau Éducation sans frontières ont-ils l'intention de se mobiliser à nouveau. Ils appellent notamment à une manifestation le 24 juin à Orléans pour obliger le préfet du Loiret à remballer ses projets.

Il est en effet urgent d'empêcher ce nouveau forfait.

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