Mettant à profit une visite savamment médiatisée à des maisons de retraite en Dordogne, Villepin a annoncé le 26 mai un plan «Solidarité grand âge», avec des mesures «très concrètes», a-t-il ajouté.

Ce plan prévoit 15000 places supplémentaires en maisons de retraite en trois ans, entre 2008 et 2010. Quinze mille, c'est bien peu. C'est tout juste le nombre de victimes de l'incurie de l'État qui avaient succombé lors de la canicule de 2003. Depuis lors, les effets d'annonce s'étaient multipliés, à commencer par le plan «vieillissement et solidarité» de Raffarin. Son successeur s'est bien gardé d'en faire le bilan avant de promettre à son tour la rénovation des maisons de retraite, un développement de l'hospitalisation et des soins à domicile, la prise en compte des problèmes spécifiques des personnes âgées à l'hôpital ou encore la mise en place d'une consultation gratuite à 70ans pour détecter les maladies du vieillissement.

Villepin déclare vouloir, lui aussi, «rénover profondément nos maisons de retraite, en faire des institutions plus médicalisées et plus humaines, des maisons où l'on puisse faire de courts séjours, recevoir des soins ponctuels et bénéficier d'un cadre de vie agréable». Ces belles paroles ont fait réagir Pascal Champvert, président d'une association de directeurs de maisons de retraite, l'Adehpa. Ce plan, dit-il, émet des «propositions innovantes pour 2008, 2009, 2010. Mais c'est aujourd'hui que Dominique de Villepin est Premier ministre. Moi, ce qui m'intéresse c'est de savoir de quels crédits je disposerai en 2006 et quel sera en 2007 le budget de la protection sociale».

Bonnes questions! Mais Villepin a choisi d'être discret.