Sur cent établissements relevés par le journal LeParisien en Île-de-France, les trois quarts présentent une liste d'attente allant jusqu'à plusieurs mois.

Mais combien de personnes ne sont même pas inscrites sur une liste d'attente, faute d'avoir les moyens de payer leur séjour? Les tarifs des établissements figurant dans cette enquête vont de 48 à 132euros par jour. En moyenne, le séjour coûte 1700 euros par mois (2000 euros en Île-de-France) alors que le montant moyen d'une pension de retraite est de 1200 euros.

Malgré les tarifs qu'elles doivent payer, les personnes âgées sont loin de bénéficier d'une aide en personnel suffisante: le taux d'encadrement est de 4 à 5 personnes pour dix résidents, loin d'un taux de «un pour un» qui existe dans d'autres pays comme l'Allemagne. C'est qu'en fait, comme le note un rapport officiel, les personnes hébergées ou leur famille financent nombre de charges, y compris les investissements et les frais financiers. La création de nouvelles places dans les maisons de retraite dont parle Villepin, dans la mesure où elles seront réalisées, sera financée essentiellement par les personnes âgées ou leur famille. Et pas par l'État comme le laisse entendre Villepin.

Du fait des ponctions opérées par la fameuse «réforme» des retraites et de la diminution du pouvoir d'achat des parents ou des proches des personnes âgées, les quelques bénéficiaires des «lits» qui seront ouverts dans les années qui viennent seront sélectionnés... par l'argent!