Une caisse bien pratique pour l’État07/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1975.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une caisse bien pratique pour l’État

La taxe imposée par l'État pour, prétend-il, financer l'aide aux personnes âgées est recueillie par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, la CNSA, créée à la suite de la canicule de 2003.

Sur les fonds recueillis, seulement 500 millions sont destinés à un plan d'aide à l'investissement des maisons de retraite et des établissements pour handicapés, alors que la journée travaillée gratuitement rapporte 2 milliards d'euros, auxquels s'ajoute un supplément de CSG. Cette caisse gère aussi 11milliards d'euros provenant des crédits du budget de la Sécurité sociale consacrés aux personnes âgées et aux handicapés.

Où passe donc tout cet argent? En fait l'État se décharge sur cette Caisse de diverses dépenses, la plus importante (2 milliards d'euros) étant l'aide aux départements pour financer l'allocation personnalisée d'autonomie et la prestation de compensation du handicap. Mais il y a aussi d'autres transferts de charges de l'État, comme les travaux pour rendre accessibles des bâtiments publics aux handicapés.

L'État prélève donc dans la caisse sans vergogne, à tel point que le Conseil d'orientation de la CNSA lui-même vient d'exprimer «un net désaccord, pour des raisons de principe, sur l'utilisation (...) de 2,5 millions d'euros pour le recrutement, par plusieurs fédérations du sport adapté aux personnes handicapées, de trois cents éducateurs sportifs diplômés» car il «considère... que ce financement incombe au budget de l'État».

En fait l'État, utilisant l'émotion suscitée par les morts de la canicule, s'est créé une caisse noire sur le dos des salariés.

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