Fonction publique : Les suppressions de postes doivent cesser!07/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1975.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonction publique : Les suppressions de postes doivent cesser!

Jeudi 1er juin à Chartres, le Premier ministre Villepin a annoncé un super plan d'austérité pour 2007, qui aurait pour conséquence de bloquer les différents budgets de l'État au niveau où ils sont actuellement. Il a prétendu qu'il n'avait pas en tête «l'idée de tailler» dans les effectifs des fonctionnaires, mais le même jour, dans un entretien avec Le Parisien, Jean Arthuis, le président UDF de la commission des Finances du Sénat, dévoilait le pot aux roses: «La France n'a pas les moyens de baisser ses impôts», et il proposait des licenciements, «négociés» bien sûr, de fonctionnaires.

En effet, en accordant un «bouclier fiscal» qui va encore alléger l'imposition des classes privilégiées, l'État se retrouve avec un manque à gagner de quelque 5 milliards d'euros, auquel s'ajoute un milliard d'euros de baisse de la taxe professionnelle, énième cadeau fait au patronat.

Arthuis, lui, rêve d'appliquer une formule qui, au Canada, a permis de supprimer 90000 postes de fonctionnaires, à qui il a été proposé un pécule de départ d'un an de salaire, afin de retrouver ou de créer un emploi dans le privé. Le sénateur ne dit pas si les fonctionnaires canadiens ont effectivement retrouvé du travail, en revanche, il considère que l'opération a été une bonne affaire pour l'État qui en a amorti le coût en moins d'un an et demi. On a aussi pu entendre ces jours-ci le chef de file de l'UDF, François Bayrou, proposer de donner la possibilité aux fonctionnaires de quitter leur emploi pour se lancer dans le privé, avec éventuellement la possibilité de réintégrer la fonction publique en cas d'échec. Le calcul reste le même: supprimer des postes de fonctionnaires.

Arthuis, lui, propose de supprimer les postes des trois mille enseignants payés par l'Éducation nationale alors que celle-ci ne leur pas trouvé d'affectation, une «situation scandaleuse», selon lui. Car, pour cet ancien ministre, le scandale n'est pas que des classes soient surchargées alors que, chaque année, des milliers de postes d'enseignants sont passés à la trappe par le gouvernement.

On retrouve cette situation dans tous les services publics, dans la santé comme dans les transports publics ou encore à La Poste. Les services en question fonctionnent d'autant plus mal que les effectifs ont été rognés au fil des ans pour que l'État puisse réserver l'argent aux aides et subventions qu'il a multipliées en direction du patronat et des classes riches.

Contrairement à ce qu'on raconte à la population, de l'argent, il y en a dans ce pays, et même énormément, les résultats des grandes entreprises en sont une illustration scandaleuse. Mais cet argent, qui va dans la poche des actionnaires, est perdu pour la collectivité. Remettre l'économie sur ses pieds impliquerait pour commencer de prendre sur cet argent afin de créer les postes nécessaires au bon fonctionnement des différents services publics. Ce serait bien plus utile que d'engraisser une minorité d'actionnaires et cela apporterait une amélioration immédiate de la vie quotidienne du plus grand nombre.

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