Borloo content de lui... Mais pas ceux qui ont besoin de se loger07/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1975.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Borloo content de lui... Mais pas ceux qui ont besoin de se loger

Mardi 6 juin au matin, sur France-Inter, Jean-Louis Borloo, ministre du Logement, était content de lui: les chiffres de la construction de logements seraient en nette augmentation.

Ainsi, en un an, plus de 420000 logements auraient été mis en chantier (soit, se félicita le ministre, «plus 150000 par rapport à il y a trois ans») et près de 540000 permis de construire auraient été délivrés. Tous ces chiffres sont bien jolis mais, à supposer même qu'ils soient vrais, ils sont loin de signifier un logement pour tous ceux qui en ont besoin. D'abord parce qu'il ne s'agit pas de logements construits et habitables, mais seulement de démarrages de chantiers, ou même simplement de projets. Ensuite, parce qu'on ne sait pas combien de ces logements seront destinés à la location à des prix abordables par les familles aux revenus modestes et qu'il y a toutes les chances qu'ils soient en nombre insuffisant.

Borloo ne retient que les chiffres qui l'intéressent pour se faire valoir, lui et le gouvernement auquel il appartient. Mais dans les faits, la flambée des prix de l'immobilier, à l'achat comme à la location, se poursuit. Les propriétaires continuent à être les rois et à pratiquer des loyers exorbitants. Même les bailleurs dits sociaux, de type HLM, ne modèrent pas les hausses qui, année après année, font grimper le prix à payer pour se loger correctement alors que les salaires restent bloqués.

L'association Droit au logement (DAL) rappelait deux jours plus tôt qu'il existe, «en France, 1,3 million de demandeurs de logements sociaux». Devant toutes ces familles qui ont besoin de se loger, Borloo a le culot de se vanter d'un «énorme plan Marshall» pour le logement qu'il aurait mis en route et qui exigerait «de cinq à sept ans pour produire ses effets». En somme, lui est content et les demandeurs de logements n'ont qu'à prendre patience pendant encore cinq ou sept ans!

Utile, le ministre du Logement? Certainement pas pour ceux qui ont besoin de se loger!

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