La terreur des bombardements18/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

guerre au moyen-orient

La terreur des bombardements

En réponse à l’attaque du Hamas, l’armée israélienne bombarde massivement toute la bande de Gaza, et lui impose un siège total. Mercredi 18 octobre, plus de 3 000 morts étaient recensés, dont des centaines d’enfants. Le bombardement, la veille au soir, de l’hôpital Ahli Arab au centre de Gaza City a fait monter l’horreur d’un cran.

Ce bombardement aurait fait plus de 500 morts, parmi les malades, les blessés et les centaines d’habitants réfugiés dans l’enceinte de l’hôpital après la destruction de leur logement. L’armée israélienne dégage sa responsabilité, prétendant que le Hamas ou le Jihad islamique auraient commis une erreur en lançant des roquettes.

Dans la bande de Gaza, la fourniture d’électricité, d’eau, de carburant a été coupée par Israël. La seule centrale électrique fonctionnant au fioul, est à l’arrêt faute de carburant ainsi que les groupes électrogènes des hôpitaux ou des particuliers, et l’usine de désalinisation, qui ne peut plus fournir d’eau potable.

Vendredi 13 octobre, l’armée israélienne a appelé tous les habitants du nord de la bande de Gaza à partir vers le sud, et a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière, en préparation d’une intervention au sol. Plus d’un million de Palestiniens ont alors dû quitter Gaza sous les bombes, en voiture, en charrette ou à pied, avec parfois un âne pour porter quelques affaires, presque sans eau et nourriture. Mais une partie des habitants, âgés ou malades, ne se sont pas senti d’entreprendre le trajet, et les hôpi­taux, qui continuent à se remplir de blessés dus aux bombardements, n’ont pas pu évacuer les patients les plus vulnérables. D’autres habitants ont refusé d’évacuer, pensant que s’ils partaient, Israël ne les laisserait jamais revenir chez eux.

Et puis fuir… pour aller où ? Les villes du sud de la bande de Gaza sont elles aussi sous les bombes. Des milliers de réfugiés dorment dans des écoles surpeuplées, parfois dehors. La frontière de la bande de Gaza avec l’Égypte, à Rafah, est fermée.

Avant même le bombardement de l’hôpital Ahli Arab, le discours occidental de soutien à l’État israélien avait quelque peu évolué, après quelques jours de riposte israélienne meurtrière. L’ONU a appelé Israël à annuler l’ordre d’évacuation de Gaza, prévoyant des « conséquences humanitaires dévastatrices ». La France et le Royaume-Uni ont hypocritement appelé Israël à protéger les populations civiles, tout en lui reconnaissant le droit de « se défendre ». La visite du président ­Biden dans la région, le 18 octobre, a elle-même vu son programme transformé. La rencontre prévue à Amman avec dirigeants jordanien, égyptien et palestinien a été reportée devant les manifestations de colère qui se multipliaent dans le monde arabe. Biden venait exprimer son soutien aux dirigeants israéliens et, comme les autres dirigeants impérialistes, il n’est pas près de le retirer, même si, dans le contexte des bombardements meurtriers, il lui est de plus en plus difficile de le justifier.

Le pouvoir israélien, de son côté, sait bien que leurs quelques réserves verbales ne diminuent pas le soutien que lui accordent les grandes puissances, et qu’elles n’auront pas plus de conséquence que les nombreuses résolutions votées par l’ONU en condamnation d’Israël, jamais suivies d’effet. Reste à savoir jusqu’à quand la population israéleinne elle-même soutiendra sa politique.

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