Eh bien, il a suffi de quelques heures pour que le rapporteur général du budget, un ténor de la majorité présidentielle, remballe son texte. On l’a vu en effet céder, vite fait bien fait, au chantage de Total, dont le PDG menaçait ouvertement de ne plus limiter à 1,99 euro le prix du litre de carburant dans ses stations-service si ce projet passait.

Son contenu n’avait pourtant rien de méchant : il ne prévoyait de taxer les profits des raffineries que s’ils dépassaient de 20 % ceux de l’année précédente. D’après le gouvernement, cela aurait pu lui rapporter environ 200 millions. Une misère, car cela représente à peine 1 % des profits attendus par Total cette année. Mais il faut croire que cela aurait été encore trop pour ses actionnaires. Alors son PDG est monté au créneau, et Macron, ses ministres et ses députés se sont couchés.

Et comme il fallait bien trouver un prétexte, ils répètent maintenant en boucle que l’important était d’assurer un plafond à 1,99 euro du litre. Une prétendue limite qui ne devrait quand même pas empêcher Total d’engranger dans les 20 milliards de bénéfices cette année !