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- Lutte ouvrière n°2881
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Dans les entreprises
Stellantis – Poissy
À l’usine Stellantis de Poissy, dans les Yvelines, la direction a déroulé sa propagande dans toutes les équipes, à coup de vidéos et autres discours. Elle explique que les classifications vont être supprimées, pour être remplacées par une cotation de chaque poste. Cela veut dire que c’est le poste occupé et sa cotation qui donneront le montant de la paye. Comment sont établies la cotation et la paye qui va avec ? Mystère. Que se passe-t-il si la direction impose un changement de poste pour un poste moins coté ? La direction dit que la paye ne changera pas… la première année. Et tous les chefs de répéter qu’il ne faut pas s’inquiéter, que rien ne va changer. Et plus ils le répètent, plus les travailleurs dans les ateliers posent la question : « Pourquoi changer, si rien ne change ? »
La direction a essayé d’accélérer les choses en demandant aux travailleurs professionnels (retoucheurs, conducteurs de ligne, etc.) qui sont déjà sur des postes d’ouvriers de production de signer un avenant au contrat de travail en échange d’une prime unique de 240 euros. Il s’agissait de leur faire accepter leur reclassification en ouvriers de production. Autrement dit, la direction leur demande d’abandonner eux-mêmes leur classification, et, à terme, la paye qui va avec. Les vingt travailleurs d’une équipe de l’atelier d’Emboutissage ont débrayé pour exiger des explications. Un chef de service a dû descendre dans l’atelier pour s’entendre dire que les travailleurs ne signeraient pas l’avenant.
Il est évident que la mise en place de ce nouveau système de calcul des salaires est une attaque directe sur les payes de tous les travailleurs de la métallurgie. La direction utilise également le prétexte de la nouvelle convention collective pour remettre en cause les primes d’ancienneté et celles liées aux horaires. Mais rien ne dit qu’elle réussira son mauvais coup. La méfiance qu’elle a elle-même déclenchée entraîne de nombreuses discussions dans les ateliers. Un bon début pour faire de cette convention collective ce qu’elle doit être : un chiffon de papier.
Pour défendre le pouvoir d’achat, il n’y aura pas d’autre solution que d’imposer par la grève des augmentations générales de salaire.