Ceux qui profitent de la crise12/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2454.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ceux qui profitent de la crise

Selon des estimations, l’Allemagne a économisé 100 milliards d’euros ­depuis 2010 en raison de ses coûts d’emprunt. En ­effet les marchés financiers, redoutant les impayés grecs, ont préféré prêter à des pays plus ­solides, allant même jusqu’à baisser leurs taux d’intérêt, ce qui a profité à l’Allemagne, qui a pu emprunter à moindres frais. Mais d’autres pays, dont la France, ont également profité de l’aubaine, pour les mêmes raisons.

Quant aux privatisations réalisées en Grèce, elles ont été une vraie braderie de biens ou de sociétés, pour le plus grand profit des trusts européens, grecs compris. Ainsi la société allemande Fraport, liée au groupe grec Copelouzos, a mis la main sur quatorze aérodromes régionaux grecs, dont celui de Thessalonique, la seconde ville du pays, et ceux d’îles très touristiques, qui ont vu leur nombre de passagers augmenter de 19 % en 2014. Cela n’a coûté aux acquéreurs qu’un droit d’entrée d’un peu plus d’un milliard d’euros. Les concessionnaires doivent aussi une redevance annuelle à l’État grec, que l’actuel gouvernement tente en vain de faire réévaluer.

De son côté, le trust grec Lambda Development, de l’armateur Latsis, a mis la main sur le terrain de l’ancien aéroport d’Athènes, très bien situé en bord de mer, en vue d’y construire un complexe touristique. Les sociétés françaises Veolia, Suez, EDF s’intéressent régulièrement à l’eau, à l’énergie ou au traitement des déchets. Quant à Vinci, il a déjà fait sa place dans l’aménagement et la gestion des autoroutes, en alliance avec la société grecque Aktor.

Pendant que ces groupes profitent, leurs représentants dans les gouvernements ou les médias expliquent qu’on paye « pour les Grecs ».

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