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Leur société
Nantes : des mineurs sans papiers à la rue
« Nantes est une ville solidaire. (…) Qu’on soit homme ou femme. Handicapé ou valide. Étranger ou Nantais. Jeune ou moins jeune. Ici la solidarité se conjugue au pluriel. »
C’est ce qu’affirme la mairie de Nantes, comme le conseil départemental de Loire-Atlantique, ou le conseil régional, tous dirigés par le Parti socialiste et qui font très fort dans la communication.
En réalité, une quinzaine de mineurs sont à la rue, abandonnés à Nantes par des passeurs, alors que le conseil départemental de Loire-Atlantique a l’obligation légale de les protéger et de les héberger.
Mercredi 5, puis vendredi 7 août, le conseil départemental a dû s’expliquer (et devrait encore le faire dans les jours à venir) devant le tribunal administratif sur son refus de mettre à l’abri des adolescents étrangers qui n’ont trouvé refuge que dans des squats.
À ce jour le tribunal administratif de Nantes a déjà rendu par six fois des jugements qui condamnent le conseil départemental à trouver un refuge à ces adolescents sans papiers.
Le procureur de la République a même signé des ordonnances de placement pour imposer au conseil départemental d’assumer ses obligations et d’héberger les adolescents placés sous sa responsabilité, sous peine de sanctions financières. Ces ordonnances comme les décisions du tribunal administratif sont restées sans suite.
Les hôtels sont pleins ? C’est l’argument avancé sans honte par le conseil départemental socialiste. C’est vrai que les quelques hôtels qui ont coutume d’héberger à longueur d’année des réfugiés (jusqu’à ce que les injonctions de quitter le territoire français soient rendues) sont pleins. En cette période touristique, ils préfèrent offrir leurs services à des étrangers avec papiers et surtout pouvant payer tout de suite.
Les autres hôtels ne sont pas tous remplis, mais ne souhaitent pas loger ce genre de clientèle. Il resterait, bien sûr, les casernes désaffectées, comme la caserne Mellinet près de la gare, ou les logements vides depuis des années, qui pourraient être réquisitionnés. Mais que des adolescents soient à la rue, SDF et exposés à divers dangers, le Parti socialiste, qui détient tous les pouvoirs dans l’agglomération de Nantes (mairies, département, région), s’en moque.
On a donc affaire à un conseil départemental, dirigé par le socialiste Philippe Grosvalet, qui ne se soumet pas au procureur, ni aux décisions de la justice. Mais la police ne viendra pas les chercher pour les emmener en prison pour infraction à la loi avec récidive. Ce traitement est réservé aux sans papiers.