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Europe : des aides aux États qui ne profiteront pas aux migrants
La Commission européenne a approuvé lundi 10 août le déblocage d’une aide de 2,4 milliards d’euros sur six ans, censée aider les pays européens à faire face à l’arrivée croissante des migrants. Principaux bénéficiaires, l’Italie et la Grèce recevront chacun environ 500 millions d’euros. La France bénéficiera, elle, de plus de 464 millions d’euros.
L’argent versé ne servira que bien peu à alléger les souffrances et à améliorer l’accueil des migrants. Il sera sans doute plus utilisé à renforcer encore davantage les barrières de barbelés dont s’entoure l’Europe forteresse.
L’objection le plus souvent avancée par les dirigeants européens pour justifier la lutte contre l’immigration se résume à l’idée qu’on ne pourrait pas « accueillir toute la misère du monde », pour reprendre une formule lancée par Rocard il y a déjà trente ans. C’est un mensonge. Accueillir quelques centaines de milliers de migrants ne devrait pas poser de problème aux États les plus riches de l’Union européenne. Un petit pays comme le Liban, qui compte environ 5 millions d’habitants, en accueille à lui seul près d’un million. Les grandes puissances sont largement responsables de la misère et des guerres qui ravagent les pays que fuient les migrants. Ce serait la moindre des choses que de leur garantir des conditions dignes et humaines.
Diviser les travailleurs et les pauvres, les dresser les uns contre les autres, a toujours été la méthode utilisée par les exploiteurs et leurs représentants. Et tous les mensonges déversés à propos des migrants servent à faire oublier que le chômage et la pauvreté qui se développent dans tous les pays de l’Union européenne, ce sont les patrons licencieurs et les gouvernements à leur service qui en sont responsables.