À son arrivée au pouvoir, Sarkozy avait instauré un bouclier fiscal pour que l’impôt sur la fortune (ISF), que doivent payer les plus riches contribuables, ne leur prenne pas plus de 50 % de leurs revenus déclarés. Cela revenait à faire un très gros chèque aux milliardaires du pays, entre 600 et 700 millions d’euros par an. En 2011, Sarkozy avait dû renoncer à ce bouclier fiscal devenu symbolique d’une politique au service des plus riches. Pour quand même leur être agréable, il avait relevé de 800 000 euros à 1,3 million d’euros de revenus déclarés le seuil d’imposition à l’ISF et rabaissé ses taux. À son arrivée à l’Élysée, Hollande s’est contenté de proposer une surtaxe ISF, que le Conseil constitutionnel a jugé trop sévère, trop « confiscatoire ». Le gouvernement socialiste s’inclina et remit donc en place un plafonnement de l’ISF à 75 % des revenus.

L’administration fiscale vient de révéler qu’en 2014 ce plafonnement aura coûté 926 millions d’euros à l’État. En pratique, cela est revenu à réduire l’ISF de 8 872 contribuables richissimes, qui se sont vu restituer une somme moyenne de 104 415 euros. Avec Hollande, c’est encore mieux qu’avec Sarkozy pour les très riches.