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La crise en Grèce : Un troisième plan d’austérité
Le gouvernement grec et les institutions européennes ont signé le 11 août un troisième plan dit technique permettant de débloquer le versement à la Grèce de 85 milliards d’euros, par étapes, sur trois ans. Encore faut-il qu’il soit validé par les différents gouvernements européens, par le Parlement grec mais aussi par ceux de plusieurs pays comme l’Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas. Encore faut-il que les institutions européennes ne proposent pas de modifications, si l’application des mesures ne leur convient pas.
Ce troisième plan, qui devrait d’abord permettre au gouvernement grec de payer, le 20 août, son échéance de 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne, comporte trente-cinq mesures, dont la recapitalisation des banques grecques. Certaines dispositions prévoient la hausse de la taxe sur le tonnage des navires ou la baisse des prix des médicaments génériques. Mais la plupart vont accroître encore les difficultés de la vie quotidienne.
Une économie, équivalant à 0,5 % du PIB, est prévue sur le système de protection sociale déjà délabré. Les saisies ne seront plus limitées à 25 % des salaires ou des pensions. Une procédure doit être mise en route pour percevoir, dès septembre, le nouvel impôt foncier, particulièrement détesté par la population. Les retraites anticipées seront supprimées par étapes. Les institutions européennes exigent une réévaluation à la hausse, d’ici la fin 2016, du taux de TVA dans les îles où tout est déjà plus cher, et pas seulement pour les touristes.
À entendre certains commentaires, ce troisième plan pourrait accorder aux Grecs un moment de répit. On en est loin. Il est déjà prévu qu’une deuxième série de mesures devra être adoptée en octobre, dont la refonte de la grille des salaires dans la fonction publique.
De plus, chaque plan s’ajoute au précédent. En juillet, des attaques très dures contre le niveau de vie de la population ont déjà été votées, parmi lesquelles l’augmentation du taux de TVA sur un bon nombre de produits et de services, la hausse des cotisations maladie pour les retraités et la loi facilitant les expulsions des travailleurs incapables de rembourser leur banque, quelle que soit la raison de l’emprunt, achat immobilier ou crédit à la consommation.
Avec un salaire minimum officiellement de 500 euros mensuels, mais bien souvent plus faible, 300 euros, voire 250 pour les emplois à temps partiel, la vie devient de plus en plus dure.
En fait d’aide, les puissances européennes distillent, plan après plan, des doses supplémentaires d’austérité, manifestant ainsi leur volonté politique de faire payer une population qui a eu, de plus, l’audace de leur dire non.