Calais : manifestation de soutien aux migrants12/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2454.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Calais : manifestation de soutien aux migrants

Samedi 8 août, une manifestation a eu lieu à Calais, à l’initiative de l’association Emmaüs, en soutien aux migrants qui tentent de passer en Angleterre. Elle a réuni plus de 200 personnes : des migrants, des membres des associations qui les soutiennent et des Calaisiens solidaires. La manifestation a rendu hommage aux migrants morts ces derniers mois en tentant de monter dans un camion ou de passer par le tunnel.

Elle a été aussi l’occasion de réclamer le droit pour les migrants de circuler librement en Europe, et en particulier de pouvoir traverser la Manche. Calais est en effet devenu une ville quadrillée de forces de police, pourchassant sans relâche des migrants qui prennent de plus en plus de risques pour tenter de passer en Angleterre. La tentative de blocage du passage de la Manche décidée par les États anglais et français ne fait qu’aggraver la situation des migrants, y compris des femmes et des enfants.

L’ouverture du centre Jules-Ferry à la périphérie de la ville n’y a rien changé. Il offre quelques possibilités de repas, de douches et de soins, mais seuls les femmes et les enfants sont autorisés à y dormir. Initialement prévu pour quelques centaines, il ne peut pas faire face aux besoins humains élémentaires de 3 000 migrants.

Les autorités sont surtout préoccupées de montrer qu’elles ne tolèrent pas la présence des migrants en ville, quand elles ne cherchent pas à opposer la population aux migrants. La mairie de Calais a ainsi demandé à la préfecture de refuser cette manifestation, sous prétexte qu’elle allait nuire aux animations prévues pour la saison touristique. Et l’État n’a même pas fourni les tentes promises pour le centre Jules-Ferry.

Même le haut-commissariat aux Réfugiés, organisme des Nations unies, demande à ce que l’État français mette en place des moyens équivalant au moins à ceux prévus lors de catastrophes naturelles. Il demandait par exemple d’utiliser des bâtiments publics inoccupés et de fournir aux migrants des conditions de vie dignes. Combien l’ancien hôpital, avec ses centaines de chambres désaffectées depuis son déménagement, muré par des parpaings et gardienné, pourrait-il accueillir de personnes ?

Améliorer la situation humanitaire catastrophique des migrants à Calais est en effet loin d’être insurmontable. Sur le plan financier, cela ne représenterait qu’une partie des sommes folles dépensées actuellement pour leur faire la chasse, construire des kilomètres de grillages ou indemniser une société comme Eurotunnel.

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