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- Lutte ouvrière n°2448
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Faïencerie de Vitry-le-François : les promesses patronales ne valent pas un clou
Le 2 avril, à peine dix mois après la reprise de la faïencerie de Vitry-le-François (production de WC, de bacs de douche et d’autres éléments sanitaires en grès), les 52 salariés restants ont appris que l’usine était à nouveau placée en liquidation judiciaire. De plus, ces derniers jours, le tribunal de commerce a ordonné la cessation d’activité de production, dans l’attente d’un éventuel repreneur. Un seul candidat s’est fait semble-t-il connaître, qui ne garderait que la moitié des travailleurs.
Le repreneur de l’an passé, Pagazani, avait au passage licencié plus de la moitié de l’effectif, soit 57 travailleurs. Il déclarait pourtant à l’époque qu’il avait l’ambition de « redresser » l’usine en en faisant sortir des produits innovants de manière, à terme, à réembaucher des salariés. Paroles, paroles…
La vérité est qu’il s’est essentiellement préoccupé de liquider le stock d’invendus accumulé depuis des années, stock dont la valeur est estimée à environ 5 millions d’euros, et qu’il n’y est pas parvenu.
Aujourd’hui, il se sert de ce prétexte pour tenter de légitimer le fait que tout ou partie des travailleurs restants risquent fort de se retrouver à leur tour au chômage d’ici peu. Mais il veut aussi tenter de tirer une croix sur une promesse qu’il avait faite aux 57 salariés licenciés en juin 2014 : celle de leur verser 3 000 euros d’indemnités supra-légales dans un délai maximum de 12 mois.
Les travailleurs concernés n’entendent pas se laisser faire sans réagir car, comme le disait l’un d’entre eux à la presse locale, « quand on a été au smic toute sa vie, 3 000 euros, c’est beaucoup ». « Ils nous les doivent ! Nous, quand on a des dettes, on est obligé de les payer » disait une autre. Une démarche en justice pour se porter créanciers de l’entreprise va être mise en place et une action coordonnée avec les salariés en poste est envisagée pour forcer le patron à respecter ses engagements.
Cette usine comptait encore près de 500 travailleurs il y a à peine 15 ans, et a fait une partie de la fortune de familles comme celles des Fenal ou des Gargour. Elle est à l’image de ce qui se passe dans la région : une bande de patrons rapaces laissent les entreprises exsangues après en avoir aspiré tous les profits possibles. Mettre fin à leur activité destructrice serait une mesure de salut public.