PSA Metz : un médecin, ce n’est pas pour soigner la rentabilité01/07/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/07/petition_p_14.jpg.420x236_q85_box-0%2C371%2C2564%2C1814_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Metz : un médecin, ce n’est pas pour soigner la rentabilité

Non-respect du Code du travail et de la santé des salariés, méthodes scandaleuses, voilà ce que dénonce le docteur Isabelle Kryvenac, embauchée début janvier 2015 à l’usine PSA de Metz, où 1 700 salariés fabriquent des boîtes de vitesse.

Illustration - un médecin, ce n’est pas pour soigner la rentabilité

Dans un courrier rendu public (disponible sur le site de Mediapart ou celui de Lutte Ouvrière région Lorraine), elle refuse d’être poussée vers la sortie. Le 16 juin, le DRH, M. Canaguier, est entré dans le bureau du médecin – alors que celle-ci était en consultation – exigeant qu’elle signe sa lettre de démission sur le champ. Devant le refus du médecin, le DRH – qui n’est autre que l’ancien numéro trois de l’usine PSA d’Aulnay aujourd’hui fermée – a envoyé un de ses sbires réitérer l’opération le lendemain, sans plus de succès.

Le médecin en cause est le seul en exercice sur l’usine de Metz, et sur l’ensemble des deux usines mosellanes de PSA, avec Trémery qui produit des moteurs et emploie 3 500 salariés. Entre 2013 et 2014, cinq médecins ont quitté l’entreprise, la plupart pour aller travailler ailleurs ! Un médecin, embauché en 2012 à Trémery, n’est resté que quinze jours, après avoir relevé de nombreuses irrégularités de la part de la direction.

Dans son courrier, le docteur Kryvenac dénonce le fait qu’elle soit sous la coupe de la DRH qui intervient dans son travail de médecin et fait pression sur les salariés en cours d’arrêt de travail pour qu’ils viennent en visite médicale. Elle veut exercer son métier en toute indépendance, dans le respect de la législation et non des décisions de la direction de PSA.

Aussi bien à Metz qu’à Trémery, ce que dénonce le médecin est compris et touche tous les travailleurs. Ceux victimes d’accident du travail ou qui, très nombreux, sont sujets à des restrictions médicales et dont la direction cherche à se débarrasser.

Une pétition initiée par la CGT a recueilli à Metz 750 signatures, quasiment la moitié du personnel présent. Les comités d’entreprise des deux sites, consultés sur la demande de licenciement, ont voté contre à une écrasante majorité.

La direction de PSA a fusionné récemment les deux établissements de Metz et de Trémery, pour en faire un pôle industriel. Tout laisse à penser qu’elle veut fermer à terme l’usine de Metz, qui a perdu un millier d’emplois et où aucun investissement n’est réalisé, sans annoncer de fermeture d’établissement. Pour cela, elle fait pression sur les travailleurs malades, accidentés, pousse ceux qui ont des restrictions médicales à revenir en production, en sachant très bien qu’ils ne pourront pas tenir les rythmes de travail toujours plus durs.

Un médecin qui veut faire honnêtement son travail ne peut pas cautionner de telles méthodes et cela ne plaît pas du tout à la direction du pôle Metz-Trémery.

Mais le fait que le médecin ne plie pas est un encouragement pour tous.

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