Toulouse : Les sinistrés AZF ne baissent pas les bras01/07/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/07/AZF_p_6.jpg.420x236_q85_box-0%2C250%2C4912%2C3014_crop_detail.jpg

Leur société

Toulouse : Les sinistrés AZF ne baissent pas les bras

Mardi 23 juin, environ 70 sinistrés AZF se sont rassemblés devant le palais de justice de Toulouse, pour protester contre les conditions dans lesquelles le nouveau procès en appel va se tenir.

Illustration - Les sinistrés AZF ne baissent pas les bras

Le procès de 2011 avait démontré qu’un mélange accidentel avait provoqué l’explosion de l’usine AZF, et avait donc condamné Grande Paroisse, la filiale du groupe Total. Ce procès a été cassé en janvier 2015, pour des raisons extérieures à la procédure, et sans une seule remise en cause de la responsabilité de l’industriel. Et comme si cela ne suffisait pas, le nouveau procès est déplacé à Paris, par la grâce d’un décret tombé opportunément quinze jours avant la décision de cassation. Ce décret, signé par Manuel Valls et Christiane Taubira, définit une juridiction spéciale à Paris pour les accidents collectifs.

Manifestement, Total et les services de l’État ont décidé que le nouveau jugement, 14 ans après, se fera sans les victimes de la catastrophe. C’est cela qui a provoqué une grosse colère chez les sinistrés de Toulouse.

Organisés dans l’« association des sinistrés du 21 septembre », des sinistrés ont décidé de faire connaître ces grossières manœuvres et de les mettre en échec. Le 23 juin, ils ont remonté avec banderole et pancartes la rue principale de Toulouse devenue récemment piétonne. La banderole proclamait « Nouveau procès AZF à Paris : victimes TOTALement bâillonnées », et les pancartes montraient une balance de la justice où le PDG de Total pesait bien plus dans un des plateaux que des centaines de sinistrés dans l’autre. Interpellés, de nombreux Toulousains se déclaraient solidaires et encourageaient les manifestants. Ceux-ci se sont retrouvés à 15 h devant le palais de justice dont les grilles avaient été baissées, et dont l’entrée était protégée par des CRS.

Aux journalistes présents, les sinistrés posaient en boucle cette question : « La garde des sceaux Christine Taubira a désigné une juridiction spéciale pour juger les accidents collectifs. L’usage est que cette juridiction siège dans son tribunal, mais elle peut par ordonnance déplacer le procès au plus près des justiciables. Ce sont les « audiences foraines ». Et du point de vue d’une bonne gestion des deniers publics, quel est le mieux ? Déplacer trois juges parisiens à Toulouse ou deux mille trois cents sinistrés toulousains à Paris, et ceci pendant quatre mois et demi ? »

Et les sinistrés AZF sont bien décidés à ne pas relâcher la pression sur la ministre.

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