La cinquantaine de personnes qui étaient à bord, parmi elles un député arabe israélien et l’ex-président tunisien Moncef Marzouki, ne se faisaient guère d’illusion sur leurs chances d’atteindre les côtes de Gaza. Ils entendaient en fait dénoncer le blocus terrestre, aérien et maritime imposé par Israël depuis 2006 à ce territoire de 1,8 million d’habitants.

Ce n’est pas la première fois que de telles flottilles tentent de défier la marine israélienne et sont repoussées. Il y a cinq ans, en mai 2010, un raid israélien contre l’un de ces bateaux, le Mavi Marmara, avait fait 10 morts, tous Turcs, provoquant une crise diplomatique avec Ankara. La Cour pénale internationale avait conclu à de possibles crimes de guerre, estimant dans le même temps que ce n’était pas suffisamment grave pour justifier des poursuites judiciaires.

Fort de cette impunité et de la complicité des grandes puissances occidentales, l’État israélien a pu mener des opérations militaires, durant l’été 2014, qui ont fait plus de 2 000 morts parmi les Palestiniens, détruisant des centaines de milliers d’habitations et la plupart des infrastructures. Et aujourd’hui, il peut continuer de soumettre les Gazaouis à un véritable siège, les condamnant à des conditions de vie indignes et inhumaines, au milieu des ruines et d’une économie sinistrée.