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- Lutte ouvrière n°2434
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Dans les entreprises
Papeteries de Condat : grève pour des augmentations et des embauches
Après l’échec des négociations annuelles obligatoires et trois jours de grève début mars, les salariés des Papeteries de Condat, au Lardin-Saint-Lazare en Dordogne, ont à nouveau arrêté le travail. Ils avaient accepté d’arrêter leur grève après que la direction leur eut promis la reprise des négociations.
Mais lors de ces réunions, entre le 9 et le 13 mars, elle n’a proposé qu’une augmentation ridicule de 0,5 % en janvier et de 0,5 % en juillet. Pour certaines catégories, la hausse prévue en juillet était même soumise à des critères de mérite ! Devant une telle provocation, le mécontentement a franchi un palier.
Mise au courant de la colère qui montait, la direction a convoqué les syndicats le 16 mars au matin et a revu son offre à la hausse : 1 % en juillet, au lieu de 0,5 % initialement proposé. À l’unanimité, les 150 travailleurs présents à l’assemblée générale qui suivait se sont déclarés insatisfaits, demandant 2 % en janvier et 1 % en juillet, plus des embauches, se mettant en grève et entraînant de nouveaux grévistes. La grève a été reconduite les 17 et 18 mars.
L’usine ne produisant plus de papier, les dirigeants de Condat ont poussé des cris d’effroi, parlant même de mort programmée du site. Cela n’a pas démotivé les salariés qui, depuis, décident ensemble régulièrement de la poursuite de la grève. Le 23 mars, l’usine était toujours à l’arrêt.
La direction dit qu’elle perd 350 000 euros par jour d’arrêt. Elle évoque la baisse de la consommation de papier au niveau national. Mais les travailleurs de Condat, moins nombreux dans l’usine après de nombreux licenciements depuis vingt ans, produisent tout de même plus de papier qu’avant. Ainsi le site a vu exploser sa production de 200 000 tonnes en 1992 à 540 000 tonnes en 2010, les effectifs passant eux de 1200 à 650. Une machine a été arrêtée en 2013, ce qui a provoqué le licenciement supplémentaire de près de 150 personnes. Les salariés sont environ 550 maintenant, car les départs à la retraite, les démissions et les licenciements ne sont pas remplacés.
Condat est une filiale de la multinationale Lecta, elle-même propriété d’un fonds d’investissement, CVC Capital Partners. Ce groupe riche à milliards emploie des centaines de milliers de salariés à travers le monde. Il a largement les moyens de payer. Mais seule la mobilisation des salariés pourra l’y contraindre.