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- Lutte ouvrière n°2434
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États-Unis : grève victorieuse dans les raffineries de pétrole
Alors qu’aux États-Unis 6 500 travailleurs de quinze raffineries de pétrole étaient en grève depuis six semaines, leurs dirigeants syndicaux ont réussi le 12 mars à négocier un contrat de travail collectif plus favorable aux salariés. Cette grève, la plus importante dans ce secteur depuis trente-cinq ans, a donc été victorieuse.
Le nouveau contrat, d’une durée de quatre ans, a été négocié avec Shell. Mais il est probable que les autres compagnies pétrolières le signent aussi. Il doit également être ratifié par les membres du syndicat dans chacune des raffineries. La grève a continué quelques jours dans certaines unités de production pour arracher des revendications locales, en plus du contrat national.
Le nouveau contrat, qui concerne 30 000 travailleurs dans tout le pays, prévoit des augmentations de salaire annuelles : 2,5 % en 2015, 3 % chacune des deux années suivantes et 3,5 % en 2018.
La grève concernait aussi la sécurité, les horaires de travail, le recours abusif à la sous-traitance et les sous-effectifs. Les compagnies pétrolières imposent régulièrement des équipes de 12 heures de travail et les salariés sont appelés fréquemment à revenir au travail sur leurs repos. Toute cette politique de rentabilité nuit gravement à la sécurité.
Illustrant le mépris patronal pour la sécurité, une raffinerie proche de Los Angeles a subi une explosion dévastatrice le 18 février, pendant que la grève se déroulait ailleurs. L’onde de choc a frappé les logements, les écoles et les immeubles de bureaux situés à proximité. Un peu miraculeusement, seuls quatre salariés ont été blessés. Comme d’autres, cette raffinerie fonctionne avec 650 travailleurs employés directement par Exxon et 550 autres employés par des sous-traitants.
Le nouveau contrat prévoit une limitation de ce type d’abus et un examen approfondi des sous-effectifs avec les syndicalistes.
On ne peut dire si cela débouchera sur une réelle amélioration de la sécurité. Reste la satisfaction d’avoir fait plier les compagnies pétrolières, qui comptent parmi les multinationales les plus puissantes de la planète capitaliste.