Il consiste à ramasser les déchets infectieux, tels qu’aiguilles, déchets de blocs opératoires, produits chimiques, provenant de tous les établissements médicaux y compris du CHU, qui doivent ensuite être emmenés pour destruction à l’incinérateur soit du Mans, soit de Blois.

N’arrivant pas à avoir de contact avec leur direction qui se trouve à Lyon, ils ont découvert la situation au fur et à mesure : plus de salaires, portes closes devant l’incinérateur avec leur camion plein pour cause de factures impayées, avance de plein de gazole puisque la carte bancaire du patron ne marchait plus… Du coup, les déchets se sont accumulés dans leur local, avec plus de cent tonnes au lieu des deux tonnes autorisées.

Depuis la première semaine de mars, ces travailleurs ont entrepris plusieurs démarches. Un référé a été déposé pour leur permettre de toucher leur salaire, ainsi qu’un dossier aux Prudhommes. Les autorités sanitaires et le préfet ont été prévenus du risque environnemental. Mais les choses ont cependant peu bougé de ce côté. Si pour l’instant l’entreprise n’est pas en dépôt de bilan, le patron a finalement pris l’initiative d’engager une procédure de licenciement économique contre cinq chauffeurs de poids lourds de la région.

Jeudi 19 mars, à l’occasion de la convocation pour les entretiens préalables avant licenciement, les travailleurs se sont rassemblés et ont alerté les médias, avec l’appui de militants CGT du département, en vue d’interpeller le patron qui devait venir de Lyon à cette occasion. Craignant sans doute la colère des chauffeurs, celui-ci s’est contenté de déléguer une employée de formation juridique pour tenir les entretiens !

Le peu d’explications données oralement font état des difficultés de cette entreprise, rachetée il y a quelques mois mais qui aurait accumulé de nombreuses dettes qu’elle n’arriverait plus à payer. Les salariés sont à juste titre scandalisés, car ils savent bien que ce marché du collectage est indispensable. D’ailleurs de gros clients de la localité, comme les hôpitaux Trousseau et Bretonneau du CHU, viennent de faire appel à une autre entreprise de ramassage pour collecter leurs déchets.

Ironie amère de l’affaire, les camions portent le slogan de l’entreprise « Nous prenons soin de vous autrement », slogan que l’on retrouve en en-tête de la lettre de licenciement envoyée aux travailleurs !

Leur action a un peu débloqué la situation en faisant connaître largement ce scandale social et sanitaire. Les travailleurs ont aussi récupéré un chèque de 1 200 euros, évidemment loin de ce qui leur est dû. Enfin, le référé aura lieu le 25 mars au tribunal des prud’hommes de Tours.