Montigny-en-Gohelle : manifestation pour demander justice25/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2434.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montigny-en-Gohelle : manifestation pour demander justice

Il y deux ans, un jeune de 26 ans de Montigny-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, a été tué par la police. Lors d’une interpellation qui a dégénéré, il a reçu cinq balles, dont une, au foie, mortelle. Les policiers ont plaidé la légitime défense, expliquant que le jeune était muni d’une paire de ciseaux et les menaçait.

Samedi 14 mars, environ 300 personnes ont manifesté pour soutenir la famille dans sa demande que soit organisée une reconstitution des faits. Cette reconstitution, procédure classique en cas de mort par balle, permettrait de démontrer que l’usage des armes à feu n’était pas nécessaire. La justice la refuse depuis deux ans.

Cela fait dire à de nombreux habitants du quartier, à la famille, aux proches, aux voisins, que la justice protège les policiers et souhaite ainsi mettre un voile sur cette affaire. De plus, cela renforce l’idée d’une impunité de la police, y compris dans des cas aussi graves.

Beaucoup de jeunes de toutes origines étaient présents à cette manifestation, qui s’est déroulée dans le calme. Les slogans « Justice pour Lahoucine », ou encore « Pas de justice, pas de paix » revenaient parmi les marcheurs. La manifestation, émaillée de prises de parole, s’est terminée devant le commissariat de la ville.

Montigny, commune ouvrière très pauvre du Pas-de-Calais, voisine d’Hénin-Beaumont, est l’exemple type de ces villes ravagées par la crise et les licenciements depuis les années 1970. Le taux de chômage dépasse les 20 %, et dans certains quartiers c’est encore pire.

Ces quartiers déshérités, ce chômage, cette société sans avenir contribuent à déboussoler de plus en plus de jeunes, et les tensions régulières avec la police en sont le reflet, tout comme la montée du FN.

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