Indemnisation des chômeurs : Les effets pervers des nouvelles règles31/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2422.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Indemnisation des chômeurs : Les effets pervers des nouvelles règles

Les nouvelles dispositions d'indemnisation des chômeurs inscrits à Pôle emploi ont institué une règle qui permet d'augmenter de façon significative les durées d'indemnisation des chômeurs qui reprennent une activité pendant une période limitée (le double de ce qui existait auparavant).

Cette indemnisation est calculée en fonction de ce que touchait le salarié inscrit à Pôle emploi au moment de sa première inscription, qui peut remonter à plus de trois ans.

Or cette disposition, si elle peut être favorable à un salarié qui avait un travail bien payé à plein temps avant de s'inscrire à Pôle emploi et qui reprend un emploi plus mal payé, peut avoir un effet désastreux pour d'autres salariés.

C'est le cas par exemple de salariés anciennement à mi-temps, et donc indemnisés comme tels il y a près de trois ans, ayant repris un emploi à plein temps pendant plus de deux ans, et licenciés à nouveau pour raison économique. La règle est que, dans ce cas, le salarié récupère l'intégralité de ses droits, 23 mois d'indemnisation, sur la base de son salaire des douze derniers mois. Mais, dans ses premières circulaires, l'Unedic, l'organisme paritaire qui gère l'indemnisation des chômeurs, a décidé de faire valoir dans ce cas la nouvelle règle, qui fait que le salarié licencié n'ayant pas épuisé ses droits initiaux, qui peuvent remonter à plus de trois ans, se retrouve indemnisé sur la base de ce qu'il avait touché alors, sans tenir compte de ses deux ans de travail et de cotisation.

Inutile de dire le choc que cette indemnisation au rabais a été pour des ex-chômeurs qui s'étaient démenés pour retravailler.

Il est difficile de dire si c'est à dessein que les nouvelles directives, privant certains chômeurs de leurs droits garantis par ailleurs, ont été éditées. Ou si, comme souvent, c'est la bêtise bureaucratique, l'indifférence ou le mépris vis-à-vis des chômeurs qui ont entraîné cette situation inextricable.

L'Unedic est gérée à parité par les représentants des patrons et des confédérations syndicales, système auquel ces dernières sont toutes tellement attachées. Eh bien, à ces représentants syndicaux, puisque la décision leur revient en partie, de montrer s'ils sont au moins capables de défendre, ne serait-ce qu'un peu, le droit de ceux qu'ils sont censé représenter en mettant fin à un tel scandale et en rétablissant ces chômeurs spoliés dans leurs droits.

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