Valls à Liévin : Un hommage pour la galerie31/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2422.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Valls à Liévin : Un hommage pour la galerie

Il y a quarante ans, le 27 décembre 1974, un coup de grisou tuait 42 mineurs à la fosse des Six-Sillons à Liévin. C'était la catastrophe minière la plus meurtrière dans le bassin houiller du Pas-de-Calais depuis celle de Courrières qui avait fait, en 1906, plus de 1 000 victimes.

La direction des Charbonnages de France avait évoqué en 1974 la fatalité. En fait, sur fond de fermeture programmée des mines de charbon et de volonté des Charbonnages de limiter toutes les dépenses, la sécurité pour protéger des risques de grisou avait été négligée. Et en 1978, la société exploitante, les Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais, était reconnue responsable et condamnée pour faute inexcusable.

La commémoration de cet événement a été l'occasion pour Manuel Valls de se mettre en scène pour, a-t-il dit avec des trémolos dans la voix, « accomplir un devoir envers tous les ouvriers des mines qui, durant près de trois siècles, ont fait de la France une grande nation, une grande nation industrielle ».

Valls a évité de revenir sur la responsabilité de la direction des Houillères. Est-il aveuglé par son amour de l'entreprise ? Cette fois, il a choisi de parler des travailleurs : « Le monde ouvrier a fait avancer l'histoire (...) À travers la prise de conscience de lui-même, ses luttes sociales, syndicales, politiques. »

Tout comme il y a vingt ans, pratiquement jour pour jour, Mitterrand, qui en était à son deuxième mandat présidentiel, avait fait le même déplacement... et tenu les mêmes propos qui ne coûtent rien, évoquant déjà le combat des mineurs.

Quelques fleurs pour les mineurs, victimes sur le front de l'exploitation, des hommages appuyés et des milliards de cadeaux au patronat : bel exemple de la continuité politique des socialistes.

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