RLD-Les Lilas : Grève contre la fermeture de la blanchisserie31/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2422.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RLD-Les Lilas : Grève contre la fermeture de la blanchisserie

Les 72 salariés de la blanchisserie des Lilas ont appris le 28 octobre dernier que le patron comptait fermer ce site. Après plusieurs actions ponctuelles, mercredi 24 décembre, les travailleurs ont décidé de se mettre en grève et de bloquer la production de la blanchisserie.

Aux Lilas, une grande partie des travailleurs ont plus de 50 ans et gagnent à peine plus du smic après 20, 30 ou 40 ans d'usine. Le patron propose 62 reclassements dans des sites à l'autre bout de la région parisienne tout en sachant pertinemment que la majorité des travailleurs ne pourra pas accepter. En fait, il veut licencier au moindre coût. Dans son plan (PSE), les indemnités de départ s'élèvent à moins de 6 000 euros pour ceux qui ont 20 ou 30 ans de maison et il ne propose que 9 mois de reclassement pour les plus de 50 ans et 6 mois pour les autres.

Loin d'être une entreprise en difficulté, RLD fait des millions de bénéfices chaque année grâce aux 2 100 travailleurs du groupe. Elle a d'ailleurs été rachetée en 2013 par un fonds d'investissements, Vermeer capital, attiré par l'odeur de l'argent. Son président expliquait alors : « Cette entreprise a toujours été en croissance depuis sa création et s'est particulièrement développée au cours des dernières années. Nous sommes confiants dans la croissance future du groupe compte tenu de ses fondamentaux très solides. » Et les actionnaires espèrent augmenter leurs profits en licenciant aux Lilas et en aggravant les charges de travail sur les autres sites. Ce qui n'a pas empêché le gouvernement de verser 1,6 million d'euros à RLD au nom du CICE en 2014 et de prévoir 2,4 millions supplémentaires en 2015.

Depuis une semaine, la quasi-totalité des travailleurs des Lilas sont donc en grève, y compris des femmes employées de longue date qui n'avaient jamais fait grève en 40 ans, mais qui refusent de se laisser jeter dehors sans rien, après avoir fait la fortune de leurs patrons. Et bien des grévistes ont décidé de se battre pour obtenir leurs droits et défendre leur dignité.

De son côté, la direction multiplie les gestes d'intimidation. Depuis vendredi soir, trois vigiles montent la garde devant les bureaux. Le patron régional est venu lui-même conduire un camion censé opérer une livraison. Mais même avec deux ou trois chefs, ils ne sont pas capables de remplacer le travail de dizaines d'ouvrières et de chauffeurs. Il leur faudrait en plus apprendre à trier le linge sale et à plier une centaine de tissus à la minute. Leurs tentatives, loin de démoraliser les grévistes, renforcent la bonne humeur.

En distribuant des tracts et en vendant des badges de soutien dans les rues de la ville et sur le marché, les grévistes peuvent mesurer la solidarité des travailleurs qu'ils rencontrent. Ils se sont aussi adressés au maire PS des Lilas et au conseil général PS pour dénoncer les millions versés par l'État et réclamer que ces élus interviennent auprès du gouvernement.

Chaque jour la grève a été revotée à l'unanimité et cette cohésion renforce la confiance des grévistes dans leur capacité à tenir tête à leur patron.

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