Encore des milliards pour les patrons31/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2422.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Encore des milliards pour les patrons

Si le Nouvel An se traduit pour la population par des hausses de prix, cette date sonne pour les patrons l'heure de nouveaux cadeaux fiscaux et de nouvelles baisses de cotisations.

Il y a d'abord cette année l'entrée en vigueur du pacte de responsabilité. Les cotisations familiales diminuent de 1,8 point pour les salaires allant jusqu'à 1,6 smic. Cet allègement s'ajoute à celui accordé en 2009 par Fillon sur les bas salaires. L'employeur ne paye plus désormais aucune cotisation de Sécurité sociale au niveau du smic. Cela fait 5,5 milliards qui passent dans la poche du patronat.

Le second volet du pacte se traduit par une baisse des impôts patronaux pour un montant d'un milliard. En 2015 débute en effet la suppression progressive de la C3S, une contribution patronale destinée à financer le régime des artisans, commerçants, exploitants agricoles. Ce régime est destiné à disparaître en 2017 pour être inclus dans le régime général, ce qui veut dire que les salariés auront alors à assumer la part actuellement dévolue aux patrons.

À ce pacte de responsabilité il faut ajouter le passage du crédit impôt compétitivité emploi (CICE) à un niveau supérieur. Son montant augmente de 4 % à 6 % des rémunérations brutes versées pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le smic, soit 20 milliards en plus pour les patrons.

Les années suivantes sont déjà prévues, car Hollande sait entendre le patronat quand celui-ci affirme avoir besoin de « visibilité », lui qui trouve normal que les travailleurs ne sachent pas de quoi sera fait leur lendemain. En 2016 les allègements du pacte de responsabilité s'étendront jusqu'aux salaires égaux à 3,5 smic, ce qui coûtera 4,5 milliards de plus au budget de l'État pour le plus grand bénéfice des employeurs. Les impôts patronaux seront de leur côté diminués de 3,6 milliards supplémentaires. Et en 2017 on remet ça : encore 5,6 milliards en moins sur les impôts patronaux.

C'est énorme, mais rien ne garantit que cela s'arrêtera là. Gattaz n'est pas du genre à dire « n'en jetez plus », ni Hollande à lui refuser des cadeaux supplémentaires dans les prochains mois, sans même attendre le prochain Nouvel An.

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