Abattoirs AIM : Pas de trêve pour les sales coups31/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2422.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Abattoirs AIM : Pas de trêve pour les sales coups

Le 24 décembre la direction des abattoirs AIM (Abattoirs industriels normands) a annoncé un dépôt de bilan pour début janvier, et affirmé qu'elle n'était plus en mesure de payer les salaires. Au lieu du versement de la paie de décembre et du 13e mois, qui avoisine 3 000 euros, les salariés n'ont eu qu'une avance de 800 euros. Les 400 employés de l'abattoir situé dans le sud de la Manche ainsi que les 180 de celui situé non loin en Bretagne sont dans l'incertitude - sans parler des intérimaires qui, eux, ont été directement renvoyés.

AIM appartient à la coopérative des éleveurs de porcs de la région. Depuis la crise de 2008, les abattoirs et la coopérative sont pris entre les banques qui n'ont jamais remis de capitaux dans l'économie, les céréaliers qui se battent pour faire leur marge sur les éleveurs et les salariés du secteur, et la grande distribution qui fait main basse sur le reste du chiffre d'affaires.

En attendant, la direction argumente contre les salariés puisqu'elle invoque la concurrence, en profitant pour vanter les salaires plus bas en Espagne ou en Allemagne. Et l'entreprise, qui a fermé un abattoir en Eure-et-Loir en 2013, a reçu depuis des mois de nombreuses aides des collectivités et de l'État, y compris le rachat de ses locaux pour huit millions d'euros début 2014, soit l'équivalent de quatre mois de salaire au moins pour les ouvriers du groupe. Cela ne l'a pas empêchée d'annoncer aux salariés, du jour au lendemain, que ce sont eux qui allaient devoir payer les pots cassés.

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