Les grévistes dénoncent les plannings de travail qui leur rendent la vie impossible car ils peuvent subir jusqu'à une vingtaine de changements au cours du mois, y compris du jour au lendemain. Ils dénoncent aussi la baisse de la participation accordée aux salariés alors que le bénéfice net de la compagnie a progressé de 13,1 % pour s'établir à 564 millions d'euros. De quoi voir rouge lorsque les dividendes distribués aux actionnaires ont également augmenté, et que la rémunération annuelle de la PDG vient d'augmenter de presque 10 %, passant à 8,9 millions d'euros cette année après avoir déjà doublé fin 2013 !

Les compagnies dites « low cost » comme easyJet ou Ryanair sont souvent présentées comme des exemples d'efficacité économique et comme des modèles à suivre pour tout le secteur aérien. En fait, elles se sont bâties en mettant à contribution les collectivités locales, auxquelles elles arrachent de fortes subventions en échange d'une desserte, et en appliquant à leur personnel des conditions de travail extrêmement dégradées et des rémunérations « very very low ». Leurs patrons escomptaient des salariés dociles et non-syndiqués. Ils n'ont pas hésité à frauder pour leur imposer des contrats relevant d'un droit du travail plus désavantageux, britannique dans le cas d'easyJet. Il n'empêche : ces travailleurs se sont organisés, ont parfois attaqué en justice leur compagnie, et se battent aujourd'hui pour leurs revendications. Et ils ne se laissent pas intimider par la direction de combat d'easyJet, qui fait venir au prix fort du personnel de Grande-Bretagne pour briser leur grève.

Une belle leçon de choses sur la capacité des travailleurs à résister à l'exploitation.