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Grèce : L'austérité sans fin
Les envoyés de la Troïka (FMI, Banque centrale européenne et Union européenne) reviennent à Athènes le 24 juillet pour un « audit » de la situation qui, après cinq ans de récession, dont deux particulièrement durs, est dans un état « critique » selon le ministère des Finances.
La Troïka réclame 3 milliards d'euros d'économies d'ici à la fin 2012, 11,6 milliards d'ici à la fin 2014 et pointe du doigt la lenteur du gouvernement à faire appliquer les plans votés depuis plusieurs mois, qu'il s'agisse des coupes dans les emplois publics ou de la perception des taxes supplémentaires.
Le nouveau gouvernement de coalition, composé de membres de la droite (Nouvelle Démocratie) et de la gauche (Pasok et Gauche démocratique), cherche à satisfaire les représentants de la finance internationale tout en évitant de déclencher les réactions d'une opinion publique qui a largement manifesté son opposition à l'austérité et qui ne veut ni ne peut payer davantage. Il a d'ailleurs déclaré qu'il demanderait un délai supplémentaire de deux ans pour l'application du plan.
Mais comme les gouvernements précédents, il évoque différentes mesures pour réformer les services administratifs par la suppression ou la fusion de 200 organismes dont les employés seraient « mutés » et non licenciés. Il veut vérifier que les retraités ne perçoivent pas indûment leur pension, tout en promettant qu'il ne s'en prendra pas aux plus modestes d'entre eux. Et il relance les privatisations : pour 2012, la vente de la Loterie nationale et celle de l'ex-centre international de presse olympique ne lui rapportera pas les trois milliards escomptés.
La population grecque, elle, se débat dans une situation inextricable. 100 000 emplois publics ont disparu depuis 2009. Transports, hôpitaux, routes, écoles se dégradent. Les récents incendies ont révélé que la moitié des avions des pompiers sont immobilisés en raison de pannes diverses. Le chômage est officiellement à 22,5 %. Avec la fin des conventions collectives, les nouvelles conventions d'entreprise ou les contrats individuels ont entraîné, selon l'inspection du travail, une baisse des salaires de presque 24 % pour 10 % de la population active. À Thessalonique, les chômeurs affluent au centre de Médecins du monde et un des médecins déclarait, début juillet : « Certaines personnes qui touchent un salaire de 500 euros sont obligées d'arrêter leur traitement médical car elles doivent choisir entre acheter des médicaments ou de la nourriture. »