À quelques jours des JO, Londres soigne son image. Les organisateurs ont mis en place ce qu'ils appellent une « zone de dispersion ». Il s'agit du périmètre qui doit être débarrassé des pauvres qui feraient mauvais genre au milieu de la fête.

Lorsque les Chinois en faisaient autant à Pékin, cela avait soulevé une vague d'indignation dans les pays occidentaux. Mais l'indignation est à géométrie variable, si bien que ce qui était condamnable hier à des milliers de kilomètres devrait aujourd'hui être acceptable ici.

Pour le grand nettoyage londonien, les organisateurs ont donc mis les moyens : vagabonds, indigents, miséreux sont évacués, les jeunes en capuche arrêtés, les maisons de tolérance inspectées de la cave au grenier. Les abribus ont été dotés de nouveaux bancs sur lesquels il est impossible de dormir. Ainsi, les Jeux vont pouvoir s'ouvrir, avec l'espoir que, derrière la carte postale rutilante, la réalité parfois difficile à supporter ne gâche pas la fête.