Snecma -- Corbeil (Essonne) : Condamnée pour discrimination salariale25/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2295.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma -- Corbeil (Essonne) : Condamnée pour discrimination salariale

La Cour de cassation vient de condamner la Snecma Corbeil pour discrimination salariale à l'égard de Sylvie Men, une technicienne, déléguée CGT pour réparer trente ans de discrimination. Elle doit lui payer 41 000 euros de dommages et intérêts et l'augmenter de 208 euros par mois. Deux autres salariées sont en attente d'une décision de la Cour de cassation en septembre.

La direction de la Snecma, qui ne cesse de vanter son « modèle social », dont la pierre angulaire serait « le respect des personnes », vient donc de se prendre les pieds dans le tapis ! Sa fameuse « égalité professionnelle », qu'elle sert à toutes les sauces, ne concerne visiblement pas l'égalité des salaires entre hommes et femmes : c'est ce que viennent de constater à juste titre les juges !

Depuis 2005, partant du constat qu'en moyenne les femmes, à travail égal et à qualification égale, touchaient 15 % de moins que les hommes, la commission égalité professionnelle du comité d'entreprise, initiée par des militantes de la CGT et des ouvrières non syndiquées, a combattu les discriminations salariales dans l'usine. À chaque augmentation, les femmes touchent quelques dizaines d'euros de moins que leurs collègues masculins, leur point d'indice prend du retard, tandis que les augmentations sont de plus en plus rares. Et voilà comment, sur plusieurs années, une femme dans l'usine en arrive à gagner 200 à 270 euros de moins par mois qu'un homme.

Pendant des années, la direction de la Snecma s'est acharnée contre des salariées qui avaient eu l'audace de contester la politique salariale discriminatoire du groupe. Faisant flèche de tout bois, elle a nié les faits, maquillés la réalité, multiplié les chantages et les pressions, allant jusqu'à récuser les juges des prud'hommes ou bien à faire dire, en substance, à l'une de ses avocates que les salariées de la Snecma n'avaient pas à se plaindre car elles étaient mieux payées qu'une caissière de supermarché ! Mais cela n'a pas suffi. La Snecma a été de nouveau condamnée comme l'avait déjà été la direction du site de Gennevilliers, en 2010, pour les mêmes faits. La Snecma Gennevilliers avait alors dû payer 280 000 euros d'indemnités à plusieurs ouvrières discriminées.

Ce succès réjouit, certes, toutes celles et tous ceux qui ont mené la lutte contre la discrimination salariale à la Snecma, mais il ne peut faire perdre de vue qu'il y a encore bien d'autres ouvrières et techniciennes qui devraient être indemnisées et augmentées.

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