Pilpa -- Carcassonne : Non à la fermeture !25/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2295.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pilpa -- Carcassonne : Non à la fermeture !

La direction du groupe germano-britannique R & R Ice Cream, numéro deux européen de la crème glacée, a annoncé au début de mois de juillet la fin de l'activité de l'usine Pilpa de Carcassonne pour la fin de l'année 2012. R & R Ice Cream avait racheté Pilpa au groupe Boncolac, en juin 2011. L'entreprise emploie 124 salariés en fixe et 40 intérimaires.

À Carcassonne, où Pilpa est l'un des plus gros employeurs, cette annonce est un coup dur, même si le personnel s'y attendait depuis le changement de propriétaires et la suppression du service recherche et développement en 2011.

Cette année-là, les bénéfices se sont élevés à 36 millions d'euros. Depuis plusieurs mois les salariés travaillaient 48 heures par semaine, six jours sur sept. Aussi, quand la direction évoque une « situation financière difficile dans un secteur très concurrentiel » pour justifier la fermeture, les travailleurs estiment qu'elle les prend pour des imbéciles. Le cabinet d'audit mandaté par la CGT dans le cadre d'une procédure d'alerte n'a pas pu avoir accès à tous les éléments comptables pour juger de la situation financière réelle du groupe, mais il conclue son étude en dévoilant la stratégie suivante : racheter la société pour avoir des licences de fabrication et le carnet d'adresse des clients et concentrer ses activités sur les trois autres sites du groupe.

Pour les travailleurs, il n'y aura que les indemnités légales de licenciement majorées d'un mois de salaire et quelques propositions de reclassement à l'autre bout du pays.

Face à de tels margoulins, les salariés se mobilisent et multiplient les actions : débrayages, manifestations dans la ville ou lors du passage du Tour de France à Limoux. Les élus locaux, tous du PS, s'insurgent contre le « manque de concertation » de la direction de Pilpa et font valoir leurs démarches auprès du ministère de Montebourg, qui « étudie le dossier ». La préfecture dit qu'elle s'occupe de trouver un repreneur. Mais au-delà des procédures légales dans le cadre du plan social, aucun de ces représentants du pouvoir n'évoque des mesures contraignantes contre ce groupe qui licencie pour arrondir ses bénéfices.

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