Espagne : La crise et les réactions populaires25/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2295.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : La crise et les réactions populaires

En Espagne, les cadeaux aux banquiers, venus de l'État ou des institutions européennes, se multiplient. Face à la crise, il n'y a qu'une seule thérapie : saigner les classes populaires pour perfuser les riches.

Dans tout le pays, les mesures d'austérité, qu'elles viennent des autorités locales ou du pouvoir central, qu'elles soient prises à Madrid, Berlin ou Bruxelles, soulèvent un mécontentement populaire grandissant. Les appels à manifester contre les coupes (les « recortes ») dans les budgets publics, les salaires, les emplois, trouvent un écho et des milliers voire des dizaines de milliers de manifestants descendent dans la rue. Manifestations organisées ou spontanées, le fait est qu'elles se multiplient. L'été est chaud, et pas seulement d'un point de vue climatique. Et la peur de l'avenir, qui hante les esprits, n'a pas paralysé les réactions.

« Sortir de l'euro, ou ne pas en sortir. » Pour la population espagnole, le problème est secondaire en comparaison de celui qui se pose dès le 10 ou le 15 du mois : comment tenir jusqu'au mois suivant quand le couple de retraités fait vivre ses enfants et les petits-enfants.

Avec une TVA en augmentation de trois points en moyenne, avec les coupes dans les budgets sociaux (celui de la santé en première ligne), avec le risque d'expulsion de l'appartement pas encore remboursé et les allocations chômage en berne, beaucoup ont la rage au coeur. Ils savent que, maintien ou non dans la zone euro, dans tous les cas les dirigeants politiques feront la part belle aux riches, sauf si la population laborieuse se révolte.

La classe capitaliste, les dirigeants politiques sont conscients de ce risque. Les socialistes du PSOE, qui ne sont plus au pouvoir depuis les dernières élections, tentent de surfer sur ce mécontentement. Les directions des syndicats majoritaires (UGT et CCOO) aussi. Elles ont annoncé que la journée de grève générale prévue pour octobre serait avancée au 26 septembre. Mais elles cherchent déjà, en mettant en avant la revendication d'un référendum sur les mesures d'austérité, à entraîner le mouvement vers l'impasse des urnes.

En Espagne, comme en Grèce et dans d'autres pays les pouvoirs en place souhaitent désarmer moralement les classes populaires. En Espagne, Rajoy a répondu pour le moment, par une fin de non-recevoir à la lutte des mineurs asturiens. Mais les travailleurs, qui ont manifesté leur soutien à la protestation des mineurs ont affirmé qu'ils étaient conscients que le sort de ceux des Asturies préfigurait celui que des milliers et des milliers d'autres travailleurs et travailleuses allaient subir s'ils laissaient faire.

Ce qui est en question aujourd'hui en Espagne est de savoir qui paiera cette crise. Ceux qui l'ont provoquée et qui en profitent, ou les classes populaires, de qui l'on exige toujours plus de sacrifices inutiles, via des plans d'austérité qui en appellent toujours d'autres.

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