Le scandale des prothèses PIP continue25/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2295.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le scandale des prothèses PIP continue

Des mois après la révélation du scandale des prothèses mammaires de la société Poly Implant Prothèse (PIP), l'enquête connaît de nouveaux développements. Le 25 juillet, un recours sera déposé contre la société Tüv Rheinland, qui était chargée de vérifier la conformité des prothèses PIP pour le marché européen. Selon les avocats des victimes, cette société aurait été plus que négligente en accordant tous les ans depuis 1993 le label CE (Conformité européenne) sans avoir testé les prothèses ni s'être étonnée de l'absence de commande de PIP à la société Nusil, qui est le seul fournisseur du gel homologué pour les prothèses.

Près de 30 000 femmes en France et 500 000 dans le monde sont porteuses des implants PIP. En 2010 ils avaient été retirés du marché par l'Afssaps, l'agence chargée du contrôle des médicaments, du fait des risques de fuite du gel de silicone qui les remplissait. On avait appris alors que le gel utilisé par PIP était un gel industriel interdit à l'usage médical, que les implants pouvaient se rompre et le gel diffuser dans l'organisme. Le patron de PIP avait cyniquement reconnu qu'il savait que ce gel n'était pas homologué mais qu'il l'avait utilisé sciemment car il était moins cher !

À ce jour, 2 252 ruptures de prothèses ont été signalées et l'Afssaps a recommandé le retrait de la prothèse PIP et son remplacement. L'Assurance-maladie prend en charge les frais liés au retrait de la prothèse PIP, y compris les frais d'hospitalisation, pour toutes les femmes. Mais seules celles s'étant fait poser un implant dans le cadre d'une chirurgie reconstructive post-cancer du sein sont remboursées des frais de pose d'une nouvelle prothèse, et pas celles qui ne l'ont fait que pour des raisons esthétiques. Aujourd'hui 8 000 femmes sur 30 000 se sont fait enlever l'implant PIP et poser un nouvel implant. Ce faible nombre s'expliquerait par le coût de ces opérations et surtout les dépassements d'honoraires demandés par les chirurgiens.

La prise en charge des victimes tarde alors que l'industriel responsable joue avec les lenteurs de la justice. Le patron de PIP, mis en examen, a réussi à se faire déclarer insolvable. Ainsi, s'il était reconnu coupable, il ne serait pas en mesure d'indemniser ses victimes.

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