Grèce : Le cercle vicieux des plans d'austérité24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Le cercle vicieux des plans d'austérité

Vénizélos, le ministre grec des Finances, a déclaré que la récession en 2011 pourrait atteindre ou dépasser 4,5 %, plus que prévu, et que l'objectif d'une baisse du déficit à 7,6 % était irréaliste. Cela n'empêche pas son gouvernement, tout en peaufinant son plan d'attaques contre la population sous la houlette du FMI et de l'Union européenne, de parler d'élaborer « un plan stratégique pour la croissance et de lutte contre le chômage »!

Pour ce qui est du chômage, le dernier chiffre officiel publié en août par l'OAED, l'équivalent de Pôle emploi, montre une hausse de 23 % en un an. Parmi eux, les chômeurs de longue durée ont augmenté de 40 %, les 30-54 ans représentent 62,7 % de ces chômeurs et les femmes près de 59 %. Officiellement toujours, avec ces 700 000 inscrits, le taux de chômage atteindrait 17 %. C'est bien plus en réalité, si on compte tous ceux qui ne sont pas enregistrés, après avoir perdu l'espoir d'obtenir des indemnités ou un emploi.

De son côté, la Confédération du commerce grec a annoncé que 15 % des magasins avaient fermé leurs portes depuis le début de la crise à Athènes et dans sa région, pourtant plus favorisée que bien d'autres. Les organisations non gouvernementales estimaient à 20 000 le nombre de sans-abri fin 2010 : à Athènes, il aurait augmenté de 25 % en un an. Enfin, l'organisation Médecins du monde, qui soignait auparavant essentiellement des immigrés sans papiers, a constaté « une augmentation de 30 % des visites de la population grecque dans ses cliniques d'Athènes et de Perama », une banlieue de la capitale, depuis que les malades doivent payer cinq euros de plus à chaque visite à l'hôpital public. Voilà quelques effets d'une crise amplifiée par toutes les mesures d'austérité censées redresser la situation.

Dans un moment de lucidité, Christine Lagarde, présidente du FMI, a écrit, dans le Financial Times, sous le titre « Ne laissons pas le coup de frein budgétaire bloquer la reprise mondiale », que le rééquilibrage ne devait être « ni trop rapide ni trop lent ». Madame Lagarde, défenseur des banquiers et de leurs intérêts, leur prêche -- ou fait semblant de leur prêcher -- une modération dans le pillage des économies les plus fragiles.

Comme si les capitalistes, comme si les banquiers pouvaient prendre en considération autre chose que leurs intérêts immédiats ! Les emprunts à répétition faits par les États pour payer les intérêts des dettes précédentes, les hausses des taux d'intérêt, les bonnes affaires de certaines privatisations, tout fait ventre pour ces « marchés financiers ». Tant pis si c'est à courte vue. La succession des plans grecs est l'illustration de cet acharnement, comme peut l'être, ou le sera, la succession des plans espagnols, italiens... ou français. Certains y gagnent beaucoup, d'autres y ont tout à perdre, et d'abord les populations, les travailleurs, qui devront refuser de payer avant d'en être réduits aux rations de survie !

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