La « règle d'or » pour le budget : Un gadget inefficace et une manoeuvre politicienne24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La « règle d'or » pour le budget : Un gadget inefficace et une manoeuvre politicienne

Depuis la mi-juillet, Sarkozy agite la question de la « règle d'or » qu'il prétend vouloir inscrire dans la Constitution. La prétendue règle en question aurait pour fonction de limiter de façon impérative toute dérive budgétaire.

Le plus grotesque dans cette affaire, c'est qu'il existe déjà bel et bien une règle : c'est le traité de Maastricht, qui interdit à tous les États de la Communauté européenne de dépasser, au titre du déficit budgétaire, 3 % du produit intérieur brut des États, le PIB. Or la droite, avec Sarkozy comme ministre des Finances puis Sarkozy comme président de la République, s'est régulièrement assise sur les règles impératives de ce traité, avec une explosion du déficit ces dernières années frôlant les 9 % du PIB, trois fois plus que le maximum autorisé. Alors, quand Sarkozy envisage de contenir la dette, c'est l'ivrogne qui promet de cesser de boire.

Et l'agence France Trésor qui emprunte pour l'État continue gaillardement de faire des émissions d'emprunts sans discontinuer.

La « règle d'or » c'est donc du pipeau. Et c'est surtout une petite manoeuvre politicienne.

Le 26 juillet, Sarkozy a écrit à tous les parlementaires, avec ces mots : « La France doit être exemplaire dans la remise en ordre de ses comptes publics. Nous avons besoin de nous rassembler sur ces questions essentielles, au-delà des intérêts partisans. »

Pour que cette règle soit adoptée dans la Constitution, il faut l'accord des 3/5 des parlementaires, autrement dit l'accord de la gauche. Si celle-ci refuse, pas de « règle d'or ». Sarkozy veut donc faire porter sur la gauche, c'est-à-dire sur le PS, la responsabilité d'un refus de juguler la future dette, pour mieux faire oublier qu'il est le premier responsable de son niveau actuel.

Ces petites manoeuvres politiciennes ne sauraient nous faire oublier l'essentiel. L'endettement du pays n'est pas celui de la population, il n'est pas le nôtre.

Notre seule « règle d'or » c'est : aux capitalistes de payer !

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