Hypertension artérielle sévère : La prise en charge remise en cause24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hypertension artérielle sévère : La prise en charge remise en cause

Un décret du 24 juin a supprimé l'hypertension artérielle sévère (HTA) de la liste des affections de longue durée (ALD), et par là même le remboursement à 100 % des dépenses liées à cette maladie. Or l'hypertension artérielle touche près de dix millions de personnes en France, dont 1,2 million (ceux souffrant de sa forme sévère) bénéficiaient de l'ALD « 12 ».

Cette mesure -- une de plus -- vise à mettre peu à peu le montant non remboursé par l'Assurance maladie (évalué à 20 millions d'euros) à la charge des malades ou de la complémentaire santé (mutuelle ou assurance). Une proportion significative de ces malades, la plus pauvre, ne pourra pas prendre en charge le surcoût de l'adhésion à ces complémentaires, dont le coût de la cotisation ne cesse d'augmenter. En arrêtant des soins trop coûteux, ils risquent des complications comme l'accident vasculaire cérébral ou l'infarctus du myocarde.

C'est ce que dénoncent plusieurs associations médicales, dont le Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle, le Collectif associatif sur la santé et l'Alliance du coeur, qui ont déposé un recours en Conseil d'État contre cette décision.

Mais ce n'est pas seulement de l'HTA qu'il s'agit. Car ce décret ouvre une brèche vers la remise en cause régulière d'une partie des ALD. En effet la Haute autorité de santé a d'abord pris un avis dans lequel elle a déclassifié la maladie. Ainsi, l'HTA est devenue un « facteur de risque » et non une pathologie avérée. Demain, on pourra en dire autant d'autres pathologies : diabète, obésité, dépression... À cette allure, la liste des trente affections considérées comme ALD va vite diminuer ! Au total, neuf millions de malades souffrent d'une ou plusieurs affections chroniques graves. Une bonne partie d'entre eux risquent d'être visés par de futures décisions.

Le gouvernement ne cesse de rechercher les économies possibles sur les prestations de la Sécurité sociale et chaque mesure pèse un peu plus sur la population la plus pauvre, qui renonce aux soins.

Il faut maintenir la prise en charge de l'HTA, comme de tous les soins et des prestations.

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