Les opérateurs de la Fédération française des télécoms, Orange, SFR, Bouygues et quelques autres, sont décidés à remettre en cause l'accès illimité à l'Internet. Ils ont trouvé une justification technique à leur volonté : c'est une minorité (5 %) d'internautes gros consommateurs qui poserait problème par un usage excessif d'Internet. En monopolisant 80 % du trafic, ces « net-goinfres », selon le terme choisi employé par le directeur général de cette fédération, pénaliseraient les autres usagers. Il serait donc légitime de les faire payer plus, à l'aide d'offres d'abonnement différenciées. Mais qui a encouragé ces pratiques, sinon les mêmes opérateurs, quand il s'est agi de gagner de nouveaux clients pour le haut-débit ?

On comprend mieux ce qui risque de se passer, quand le même directeur général affirme que l'offre en France est la moins chère du monde, puis qu'il y aura sans doute une différenciation des offres, et que cette différenciation peut aussi se faire à la baisse. Comme pour le gaz et l'électricité, sans doute.

À côté de toutes les autres hausses, c'est la hausse des tarifs de l'Internet qui nous attend. Les France Télécom (Orange), Bouygues et autre Vivendi (SFR) ne sont pourtant pas à plaindre, eux qui ont réalisé ensemble plus de sept milliards de profits en 2010. Ces trusts préparent le terrain pour se « goinfrer » encore un peu plus.