Biocarburants : Un filon juteux, et un bilan désastreux pour la planète et ses habitants24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Biocarburants : Un filon juteux, et un bilan désastreux pour la planète et ses habitants

Les biocarburants, une énergie présentée comme « verte », sont produits à partir du maïs, du blé, de la betterave, du colza, de la canne à sucre, du tournesol, de l'arachide, ou encore de l'huile de palme. Ces carburants auraient pour vertu d'avoir un bilan carbone positif.

Une étude vient de remettre les choses à plat. Lorsque tous les paramètres sont pris en compte, l'impact sur l'environnement ne serait pas meilleur que celui du pétrole. La production des biocarburants nécessite des dépenses d'énergie en engrais, transports, outils, irrigation... Au bilan atmosphérique, cela dégagera « 27 millions à 56 millions de tonnes de CO2 supplémentaires », soit de 81 % à 167 % de gaz à effet de serre de plus que les carburants fossiles.

Depuis le début des années 2000, les encouragements à coups de subventions et d'incitations fiscales diverses ont éveillé les appétits de grands groupes industriels. Les cadeaux ont coûté plusieurs centaines de millions d'euros rien qu'en France.

La ruée vers l'or vert donne lieu au défrichement de millions d'hectares de forêts en Indonésie, Malaisie, et au Brésil. Pire, alors qu'un sixième de l'humanité frôle constamment la famine, les terres fertiles auparavant consacrées à la production de denrées alimentaires sont reconverties en cultures destinées exclusivement aux biocarburants. Selon un responsable de l'OCDE, « 60 % de la hausse de la demande mondiale en céréales et huiles entre 2005 et 2007 est due aux biocarburants ».

En clair, la production des denrées a explosé... mais elle est brûlée pour faire du carburant ! Résultat, entre 2002 et 2008, et surtout en 2007-2008, les prix flambent, c'est la crise alimentaire mondiale. Au bilan humain, combien de victimes ?

Pour leurs profits immédiats, les trusts ont surtout mis en avant les prétendus avantages en matière d'environnement. Ils ont pu mobiliser des moyens de production conséquents. Des terres en jachère sont mises en culture, des forêts inhospitalières aux quatre coins du monde sont défrichées. Et le bilan global est désastreux, en opposition complète aux intentions affichées.

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