Sodimédical Plancy-l'Abbaye (Aube) : Le tribunal de commerce de Troyes autorise le licenciement des 54 salariés24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sodimédical Plancy-l'Abbaye (Aube) : Le tribunal de commerce de Troyes autorise le licenciement des 54 salariés

Liquidation judiciaire de Sodimédical et autorisation du licenciement des 54 salariés de l'entreprise ! Voilà le verdict prononcé par le tribunal de commerce de Troyes vendredi 19 août. Cette décision a écoeuré tous les salariés présents dans la cour ce jour-là, car pour eux le tribunal cédait au chantage du groupe mondial Lohmann et Rauscher (L&R), contre lequel ils luttent pour leurs emplois depuis 16 mois, au travers de nombreuses manifestations et de collectes, car les paies ne sont plus versées depuis trois mois.

Ce groupe, de plusieurs milliers de salariés dans le monde (réputé pour être à la pointe de la recherche dans les soins des plaies), produit et fournit en matériel médical (pansements) les hôpitaux, cliniques, pharmacies. L&R, par l'intermédiaire de sa maison mère en France, est le seul commanditaire de la société Sodimédical de Plancy-l'Abbaye, spécialisée dans la production de matériel et de textiles à usage médical.

Le groupe lui a coupé gestion, commandes et financements, pour délocaliser encore davantage la production en Chine, tout en refusant la responsabilité de la fermeture de l'usine de Plancy. Il a cessé en mai de verser de quoi régler les salaires. Pour L&R, il ne s'agit que d'un simple sous-traitant qui, avec ses caisses vides, devrait seul assumer les salaires en retard et le plan de licenciements. Le chantage du groupe consistait à n'accepter de verser à nouveau des fonds qu'à condition que ses prétentions soient acceptées et que les salariés renoncent à toute action en justice.

Jusqu'à ce jour, toutes les décisions de justice allaient dans le sens des revendications des salariés, refusant la mise en liquidation judiciaire de Sodimédical et condamnant à régler les salaires non versés depuis mai. Même le maire-ministre de Troyes, François Baroin, s'était engagé à ce que les salaires soient versés, mais n'avait pris aucun engagement sur l'avenir de l'entreprise.

Et puis deux fournisseurs, Shangai Industry et Trioplanex, ont réclamé la liquidation judiciaire de Sodimédical pour obtenir le règlement d'une dette. C'est cette demande-là que le tribunal de commerce de Troyes a honorée en estimant ainsi parer au plus urgent. Contrairement à la décision prise auparavant, il déclare aujourd'hui Sodimédical en liquidation judiciaire. Ses caisses étant vides, c'est l'AGS (l'organisme qui gère le régime d'assurance garantie des salaires) qui prendra en charge salaires, plan social, dettes... à la place du groupe Lohmann et Rauscher, cédant ainsi à son chantage. Pour la justice, ce groupe mondial pourtant prospère et responsable de ces licenciements reste intouchable.

« C'est scandaleux », « Y'en a que pour les riches », « Merci Baroin » : les salariés ont exprimé leur rage et leur détermination à poursuivre leur lutte, en commençant par contester cette décision judiciaire scandaleuse.

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