Italie : Quatre sujets bien d'actualité15/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une2237.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Quatre sujets bien d'actualité

La loi italienne donne la possibilité d'organiser des référendums d'initiative populaire, à la demande de 500 000 électeurs, ou bien de cinq Conseils régionaux, pour demander l'abrogation d'une loi. En l'occurrence, le vote « oui » signifie donc voter pour l'abrogation et s'opposer à la loi en question.

Les quatre référendums des 12 et 13 juin concernaient deux lois permettant la privatisation de la fourniture de l'eau, ainsi qu'une loi prévoyant la construction de centrales nucléaires et remettant en cause le référendum de 1987 qui avait déjà interdit cette construction. Enfin la quatrième loi, dite « du légitime empêchement », avait été votée par la majorité berlusconienne pour mettre son chef à l'abri des nombreuses poursuites judiciaires qui le concernent.

Un des enjeux de tels référendums est d'abord d'atteindre le quorum de 50 % des électeurs, en dessous duquel leur résultat n'est pas pris en compte. En effet les référendums organisés ces dernières années ne l'avaient pas atteint. De ce point de vue, les 57 % de participation atteints les 12 et 13 juin témoignent d'une mobilisation de l'électorat, en particulier de l'électorat de gauche, qui confirme celle déjà constatée lors des récentes élections municipales, à Milan et dans plusieurs grandes villes, qui déjà avaient été un revers pour le parti de Berlusconi et ses alliés. Quant au résultat lui-même, il est sans aucune équivoque, le « oui » à l'abrogation ayant atteint entre 94 % et 96 % des voix exprimées.

Les sujets des référendums avaient en eux-mêmes de quoi mobiliser, comme les deux référendums contre les lois permettant la privatisation de la fourniture de l'eau et l'augmentation de ses tarifs. D'autre part, le référendum contre la construction de centrales nucléaires, venant après l'accident de celle de Fukushima au Japon, correspondait au sentiment répandu que, si un tel mépris de la sécurité avait été possible au Japon, on pouvait s'attendre au pire en Italie. Combien de mensonges, de faux rapports, de pots-de-vin, combien de mafias seraient impliquées dans les travaux en fraudant sur les fournitures, sur la composition du ciment ou d'autres matériaux, et seraient couvertes par des politiciens véreux ? Il suffit de se souvenir de tous les scandales récents pour l'imaginer et on comprend la méfiance générale qui, dans de telles conditions, entoure les projets nucléaires italiens.

Enfin, le quatrième référendum concernant l'immunité du Premier ministre avait évidemment lui aussi de quoi mobiliser face à l'impudence de Berlusconi, qui continue de déclarer que toutes les poursuites engagées contre lui ne sont que le fruit des complots de juges de gauche, voire « communistes », voulant du mal à un homme aussi providentiel que lui...

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