Grèce : La pression croissante du capital financier15/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une2237.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : La pression croissante du capital financier

L'agence Standard & Poors a baissé de trois crans la note de la Grèce. Sa dette est donc considérée comme « extrêmement spéculative », à deux crans du défaut de paiement, de la faillite complète. Mais qui est responsable de cette spéculation si ce n'est les marchés financiers, renforcés dans leurs convictions par les pousse-au-crime que sont les agences de notation ?

La dégradation incite les organismes financiers à vendre leurs obligations, dont la valeur baisse à nouveau. Les prêteurs exigent une augmentation du taux d'intérêt. Ces banquiers spéculateurs veulent récupérer leur mise avec un profit exorbitant. D'autres, ou plus vraisemblablement les mêmes sous une autre casquette, misent sur la faillite du pays et veulent déclencher les assurances qu'ils ont prises contre la faillite et qui leur feraient peut-être gagner plus de dix milliards d'euros. Tous ces tripatouillages financiers, tous ces paris - car les banquiers « jouent » au casino mondial - peuvent déboucher sur une crise générale qui n'aura rien à envier à celles des subprimes.

La pression s'accroît sur le gouvernement grec pour qu'il impose de nouvelles mesures d'austérité à une population qui n'en peut plus. Les travailleurs grecs en ont assez du chômage à 16 %, des salaires qui ont baissé de 20 % en moyenne, du smic jeunes à moins de 600 euros et que le gouvernement voudrait encore baisser, des annonces de suppressions de 150 000 postes dans la fonction publique par le biais de licenciements ou du non-remplacement des départs en retraite. Ils refusent les privatisations qui vont encore impliquer des licenciements, des coupes dans les salaires, la détérioration des conditions de travail et celle des services publics.

Depuis une dizaine de jours, la population, travailleurs, chômeurs, retraités, jeunes, a décidé de crier son indignation sur les places publiques. Mercredi 15 juin, les deux syndicats du public (Adedy) et du privé (Gsee) appellent à une nouvelle grève générale. Les « indignés » continuent à se rassembler et veulent bloquer le Parlement. Le nombre des manifestants augmentera sûrement ce jour-là, et peut-être au-delà, car les mesures à venir ont de quoi faire grandir la colère.

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