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- Lutte ouvrière n°2237
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Montreuil - (Seine-Saint-Denis) : Effondrement d'un immeuble insalubre : trois morts
Dans la nuit du dimanche 5 juin à Montreuil, un hôtel meublé insalubre, désaffecté, non entretenu et vidé de ses occupants depuis des années, a fini par s'écrouler. Son effondrement a provoqué aussi celui d'une maison jouxtant cet immeuble.
Deux familles nombreuses vivaient depuis des années dans cette maison, qui était également insalubre. L'intervention des pompiers a permis d'extraire des décombres et de sauver huit habitants, mais une mère de famille et deux de ses enfants de sept ans et quatre mois sont morts écrasés.
Tous les services, policiers, sanitaires et sociaux, étaient au courant des conditions de logement de ces familles. Depuis le début de l'année, depuis la naissance du dernier enfant, maintenant décédé dans ce drame, l'Aide sociale à l'enfance avait même interdit aux aides à domicile auprès de ces familles maliennes de continuer à les visiter, dans ce squat où le plafond menaçait de tomber. Des relogements provisoires en hôtel leur avaient été proposés, mais ces familles ne voulaient pas vivre ou revivre cette galère et souhaitaient un logement fixe.
Régulièrement, des taudis, des immeubles insalubres brûlent. À Paris, l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, dans le 9e arrondissement : 24 morts. L'incendie du boulevard Vincent-Auriol, dans le 13e : 17 morts. L'incendie d'un immeuble dans le 3e : 7 morts. Et les victimes sont toujours des pauvres, des travailleurs, des Africains. Comme dans ce dernier drame de Montreuil.
Les marchands de sommeil, qui louent au prix fort des immeubles qu'ils n'entretiennent pas, sont bien sûr responsables de ces morts, mais c'est avant tout l'État qui en est le coupable. En ne construisant pas les centaines de milliers de logements nécessaires aux travailleurs, il entretient volontairement la spéculation à la hausse et laisse proliférer les mafias de marchands de sommeil, qu'il alimente d'ailleurs lui-même. Les services sociaux, n'ayant pas de logements d'urgence pour reloger les familles à la rue, paient des millions d'euros chaque année pour louer des chambres d'hôtel minuscules et souvent pourries.
C'est le drame ordinaire du logement, qui naît tout simplement de l'absence de logements décents pour les familles les plus pauvres. Un drame qui peut être mortel.