Rwanda : Le gouvernement français veut couvrir ses crimes29/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2000.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Rwanda : Le gouvernement français veut couvrir ses crimes

Après la décision de la justice française, du juge Bruguière et du parquet, de lancer des mandats d'arrêt internationaux contre neuf dirigeants du Rwanda et de mettre en cause le chef de l'État Paul Kagamé, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la France, et a renvoyé sur-le-champ l'ambassadeur.

Ces dirigeants actuels du Rwanda sont accusés d'avoir été les commanditaires de l'assassinat de l'ancien chef d'État, attentat qui fournit le prétexte pour le début des massacres. Le gouvernement rwandais a déclaré que cette décision de justice était politique. Les représentants du gouvernement Villepin ont d'ailleurs immédiatement montré qu'il avait raison en déclarant au Monde que le juge Bruguière «ne serait pas loin de la vérité».

«Pas loin de la vérité», mais la seule vérité établie, c'est que le gouvernement français, avec Mitterrand comme président et des ministres de droite au gouvernement, a été le complice actif de l'assassinat de huit cent mille Rwandais en 1994. Ce sont les militaires français qui, sur ordre, ont formé, entraîné, armé les milices des assassins. C'est l'armée française qui les a appuyés avec ses canons, et pas qu'une fois, mais pendant des mois. C'est l'armée française qui a livré des Tutsis et des Hutus aux égorgeurs des milices du gouvernement rwandais d'alors, protégé du gouvernement français, qui, au vu et su de tout le monde, voulait maintenir par la terreur la plus abjecte la «présence française» dans cette région.

Et puis, c'est le gouvernement français qui héberge et entretient, encore aujourd'hui, une partie des assassins, anciens responsables rwandais, qui ont directement participé aux massacres, qui sont poursuivis et recherchés pour être jugés, depuis des années. L'un d'entre eux se trouve être, comme par miracle, le témoin principal des accusations colportées par le gouvernement. Il faut aussi rappeler que c'est l'armée française qui, en avril 1994, a interdit à quiconque d'approcher des restes de l'avion abattu du président du Rwanda. Tout le monde en avait conclu qu'elle craignait ce qu'on pourrait trouver: l'implication de ses amis.

Se déclarant surpris par les réactions du gouvernement rwandais, et surtout pour tenter de blanchir son gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Douste-Blazy, a fait référence à ses collègues socialistes qui sous Jospin avaient, de concert avec la droite, absous les gouvernements français de toute implication dans ce massacre de masse. Mais le sang sur les mains des uns n'a jamais pu effacer celui des autres.

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